Récoltezvotre plante quand tous les trichomes sont laiteux avant le début de l'oxydation des premiers trichomes, cela permet en général de posséder un effet plus stimulant, plus clair, moyen "brumeux". A bientôt. Don Pedro Est client d'Alchimia 05-04-2020.

SAINT-JOSEPH. Dany K. aurait mieux fait de fermer sa bouche ce jour-là. Le 7 octobre dernier, alors qu'il est alcoolisé à coup de Bourbognac, il frappe sa compagne d'une gifle. Les gendarmes sont appelés pour interpeller l'homme, dans la cinquantaine, qui ne se laisse pas faire. Au moment où le gendarme lui met les menottes aux poignets, il lâche "Il fut un temps, c'étaient les blancs qui mettaient des chaînes aux noirs". "J'ai dû faire de l'ironie...", justifie, au tribunal, l'homme en regardant ses pieds. "Il faut rappeler les fondamentaux de la vie en société. Ce qui fait sens à La Réunion, c'est la diversité et le vivre-ensemble. Ce n'est même pas normal de signaler que le gendarme en question a des origines malgaches !", commente la procureure Carline Calbo. Dans sa déposition, le gendarme a précisé que, sur le trajet, il s'est également fait traiter de "sale black" et de "nègre". Des propos que le quinquagénaire n'a pas assumés. "J'ai peut-être dit kaf, mais bon, en disant ça, j'insulte aussi ma famille...", commente le Saint-Joséphois. Le tribunal a jugé Dany K. coupable d'insultes à caractère raciste, en plus des violences exercées sur sa compagne. Il a écopé d'une peine de 6 mois de prison avec sursis, une obligation de soins, d'un stage de sensibilisation aux violences exercées au sein du couple, ainsi que d'un stage de citoyenneté de 6 mois. Il devra également dédommager le gendarme insulté à hauteur de 400 euros. LAURENCE GILIBERT

Lancien candidat à la présidence du Togo et ministre de la république française, Kofi Yangniam, raconte les rencontres
Un crime contre l’humanité politiquement incorrect la traite des Slaves du VIIIe au XVIIIe siècle. Sait-on que le mot français esclave » vient du latin sclavus désignant l’homme slave asservi, terme apparu en ce sens en 937 dans un diplôme germanique puis largement utilisé dans les actes notariés gênois et vénitiens à partir de la fin du XIIe siècle pour finalement s’imposer dans les langues romanes et germaniques ? L’étymologie, encore plus explicite en anglais, révèle un fait historique le plus souvent ignoré non seulement du grand public, mais du milieu historien lui-même la traite esclavagiste exercée aux dépens des peuples slaves du VIIIe au XVIIIe siècle. Mr Alexandre Skirda, essayiste et historien d’origine russe, vient de consacrer à cet épisode tragique de l’histoire européenne un livre 1 qui comble une lacune de notre documentation française, et qui pourtant n’a guère suscité l’intérêt du public parce qu’on ne lui fait pas la publicité qu’il mérite. Comment s’étonner de la censure médiatique ? Ce livre met à la portée du grand public des faits irréfutables permettant de constater la réduction en servitude de millions de Blancs, soumis à une traite plus sévère encore que la traite atlantique des Noirs d’Afrique puisqu’elle s’accompagnait de castration, et vendus dans la plupart des cas à des acquéreurs musulmans un défi insupportable pour les canons de la repentance à sens unique instaurés par la loi Taubira de 2001 ! On peut avancer une autre explication de l’injuste occultation du livre de Mr Skirda il nous introduit dans le monde slave qui ne nous est guère familier, nos chercheurs étant affectés d’un tropisme anglo-saxon, et leur curiosité se heurtant en outre au barrage linguistique induit par des langues difficiles, bien qu’indo-européennes, et pour une bonne partie d’entre elles écrites en alphabet cyrillique. Ainsi le Belge Verlinden, qui avait entrepris entre les années 1940 et 1977 une volumineuse étude de l’esclavage aux temps médiévaux, après s’être penché sur Al Andalus et le monde méditerranéen, s’était arrêté au pied des Carpathes, faute de connaître les langues slaves dans lesquelles étaient rédigés les principaux documents. Mr Skirda vient donc à propos combler une lacune, par un ouvrage faisant la synthèse des études consacrées à ce thème, notamment de la monographie récente, non encore traduite en français, de l’historien russe Dimitri E. Michine 2. Notre auteur distingue nettement deux traites des Slaves la traite occidentale, qui s’exerça en Europe centrale, et la traite orientale, qui sévit de la Pologne à l’Oural. La première ne dura que 300 ans, du VIIIe au XIe siècle ; la seconde, qui débuta également au VIIIe siècle, dura quelque mille ans. Elles impliquèrent l’une et l’autre des peuples variés, qu’il s’agisse des victimes, les divers locuteurs de langues slaves répandus de la Bohême à l’Ukraine, de la Pologne aux Balkans, ou qu’il s’agisse, côté prédateurs, de nomades turco-mongols venus des steppes de l’Asie centrale, les Polovtses, les Khazars et surtout les Tatars, auxquels il faut ajouter les Francs et les Juifs rhadhânites 3 des Etats carolingiens, les Varègues de Scandinavie, les Gênois et les Vénitiens, enfin les Turcs ottomans, lesquels prirent part à ce crime contre l’humanité à diverses époques historiques. Notons que la traite des Slaves fut contemporaine des traites arabo- et turco-musulmanes qui ravagèrent l’Afrique Noire et de la guerre de course menée par les Barbaresques qui hantèrent les côtes de Méditerranée occidentale, un peu mieux connues grâce aux travaux de MM. Pétré-Grenouilleau, Tidiane N’Diaye, Robert C. Davis et Jacques Heers, pour ne citer que ceux-là. Le point commun qui rapproche ces différentes traites est qu’elles ont toutes, à quelques rares exceptions près, été entreprises pour le compte d’Etats musulmans qui furent les plus gros demandeurs d’esclaves de l’histoire. Les responsabilités de l’islam, civilisation esclavagiste par excellence » F. Braudel Depuis l’Hégire en 622, l’islam s’est répandu essentiellement par la guerre sainte ou djihad, aussi les Etats musulmans exigeaient-ils toujours plus d’esclaves – la religion mahométane justifiant la réduction des infidèles en servitude – pour mettre en valeur, administrer et policer des territoires qui s’accroissaient au fur et à mesure de leurs conquêtes, sans compter les besoins en soldatesque et en galériens pour mener la guerre sur terre et sur mer. La demande en femmes ne fut pas moins exigeante, non seulement pour accomplir les travaux domestiques chez les maîtres, mais aussi pour remplir les harems des califes, sultans et hauts dignitaires dont la religion aphrodisiaque engendrait une polygamie au sens large du terme puisqu’elle permet, outre les quatre épouses légitimes autorisées par le Coran, d’user d’un nombre illimité de concubines le plus souvent esclaves .C’est ainsi qu’Abd Ar Rahmane III, qui régna de 912 à 961 sur Cordoue, disposait d’un harem comptant 6300 femmes, eunuques et domestiques, le palais fatimide du Caire, Songeons aussi que l’avènement d’un nouveau maître pouvait exiger le renouveau du harem du défunt à Istanbul il arriva au XVIIe siècle qu’un vizir se débarrassât des favorites de son prédécesseur en les noyant dans le Bosphore, après avoir cousu les malheureuses dans un sac ; ce Barbe-Bleue enturbanné eut des imitateurs ! 4 La castration des esclaves, mortelle dans plus de la moitié des cas en ces époques de médecine rudimentaire, répondait à la stratégie millénaire de l’islam qui a toujours utilisé la démographie comme une arme de guerre. La stérilisation des immigrés esclaves évitait la submersion démographique des fidèles d’Allah par des étrangers infidèles. Aussi n’y eut-il pas plus de problème noir que de problème slave en Arabie Saoudite ainsi que dans les autres Etats islamisés sur la longue durée. Les eunuques n’étaient pas seulement préposés à la garde des harems, ils étaient aussi employés comme soldats, ou comme gardes prétoriens du calife ou du sultan tels les saqalibas d’Al Andalus. On comprend dès lors – rareté obligeant du fait de la non-reproduction par les naissances et de la mortalité des esclaves-militaires à la guerre – la nécessité constante d’en renouveler le contingent. Les musulmans disposaient grâce à leurs succès guerriers d’un immense trésor en métaux et objets précieux procurés par le pillage ; ils parvinrent aussi à contrôler par leurs conquêtes les mines d’or du Sud-Soudan le dinar et le dirhem dominaient le marché mondial du Haut Moyen Age ; ils purent donc payer à prix d’or les marchands de bétail à visage humain la demande stimulait l’offre et finançait la traite. La traite occidentale des Slaves La traite occidentale qui débuta au VIIIe siècle concernait ceux des Tchèques, des Moraves, des Slovaques, des Polonais, des Slovènes et des Croates de Slavonie qui furent razziés ou faits prisonniers dans les guerres les opposant à leurs agressifs et puissants voisins germains ou hongrois, quand ils ne s’opposaient pas en combats fratricides, comme il arriva parfois entre Tchèques et Polonais. Les prisonniers étaient acheminés vers Prague, grande plaque tournante de l’esclavage, puis à Verdun, le plus important centre européen de castration du Haut Moyen Age, pratique essentiellement réalisée par des Juifs dont c’était la spécialité en raison de leur familiarité avec le rite de circoncision ; les malheureux étaient ensuite acheminés vers Cordoue, capitale de l’Espagne islamisée depuis la conquête de Tariq. Le transport et la vente étaient assurés par les Rhadânites, nom signifiant en persan connaisseur des routes » par lequel on désignait les marchands juifs s’adonnant au trafic international ; leur itinéraire empruntait la vallée du Rhône et le port d’Arles. Les Esclavons de Slavonie pouvaient être enlevés à partir des côtes dalmates par des bandes armées, puis expédiés à Venise, où on peut encore voir le quai dit des esclavons » ; de là ils étaient transportés jusqu’en Al Andalus, nom de l’Espagne islamisée depuis la conquête de Tariq en 711. Ce matériau humain pouvait être réexporté vers d’autres pays musulmans la Syrie, l’Egypte, l’Irak ou le Maghreb. La traite occidentale prit fin au XIe siècle en raison des progrès de la Reconquista qui barrait la route aux Rhadhânites, en raison aussi de la fin survenue en 1031 du califat de Cordoue qui éclata en principautés rivales, les taïfas. Le développement économique, la christianisation des peuples slaves d’Europe centrale entre le VIIIe et le XIe siècle, leur structuration progressive en Etats La plus grande partie du commerce des Radhanites à travers l’Océan indien aurait été mené grâce à des bateaux côtiers telque ce boutre comparables à ceux des voisins germaniques influencés par le modèle de l’Empire romain, et dont la puissance régalienne se révéla capable d’assurer une certaine sécurité, ne furent pas non plus étrangers à la fin de la traite occidentale des Slaves. La traite orientale des Slaves Les peuples slaves qui s’étaient installés à l’est de l’Europe connurent mille années de vicissitudes établis sur des plaines immenses dépourvues d’obstacles naturels permettant d’assurer leur protection contre les envahisseurs, placés aux confins de l’Asie centrale parcourue par d’incessantes hordes nomades de pillards, il ne leur fallut pas moins de mille ans pour bâtir un Etat solide, capable de résister aux agressions étrangères. Paradoxalement, le premier Etat russe fut créé au IXe siècle par des Scandinaves du nom de Varègues qui avaient été appelés en renfort par les Ukrainiens en butte aux attaques des nomades polovtses, petchénègues et khazars, mais les chefs vikings songeaient avant tout à exploiter l’Ukraine comme une colonie dont la ressource principale était l’habitant qu’ils razziaient avec une habileté de chasseurs d’homme proverbiale, pour aller le vendre soit au nord, sur la plaque tournante de l’esclavage viking que fut Hedebut au Danemark, soit au sud à Byzance, capitale de la chrétienté d’Orient qui ne connut pas l’extinction rapide de l’esclavage touchant la chrétienté occidentale à la même époque. Peu à peu les Russes, dont le nom vient du suèdois ruotsi » signifiant rameurs », s’émancipèrent de leurs tuteurs païens ils obtinrent à partir de 964, sous Sviatoslav, des princes de leur sang et parlant leur langue, puis se convertirent en 988 au christianisme sous l’influence de missionnaires byzantins, et bâtirent un Etat qui dura jusqu’à la conquête mongole au XIIIe siècle, mais qui fut incapable d’enrayer la traite esclavagiste. Les Khazars, peuple turcomane plus ou moins judaïsé, expédiaient les victimes de leurs rapts vers l’est, à Itil, leur capitale située sur la Volga, de même qu’à Boulgar plus au nord, ainsi qu’à Boukhara et Samarcande, centres de castration et d’un commerce esclavagiste fructueux à destination non seulement de Bagdad, mais aussi de l’Extrême-Orient. Les Khazars quittèrent la scène de l’histoire au XIe siècle, éliminés par les Byzantins, tandis que les Varègues renonçaient à la traite au XIIIe siècle après leur conversion au christianisme et au travail productif. C’est alors que les Gênois, auxquels l’empereur latin de Byzance a confié la maîtrise de la mer Noire, entrent en scène pour deux siècles installés dans les anciennes colonies grecques qu’ils exploitent en intermédiaires d’une traite alimentée par les razzias mongoles au détriment de Slaves et de Grecs orthodoxes ou de païens abkhazes, tcherkesses ou tatars, ils ravitaillent l’Egypte des Mamelouks en jeunes garçons destinés à renforcer l’armée. Leurs rivaux vénitiens se taillent une petite part du marché servile, en se spécialisant dans l’exportation de femmes à partir de leur port de Tana sur la mer d’Azov. Chassés de la mer Noire par l’avancée des Turcs ottomans, maîtres de Byzance depuis 1453, les Italiens se replièrent sur la Méditerranée orientale et laissèrent la Crimée aux Tatars. Ce peuple turco-mongol converti à l’islam au XIVe siècle fut le plus féroce esclavagiste de l’histoire russe, menant des incursions ravageuses du XVe au XVIIIe siècle sur le monde russe. Vassaux des Turcs ottomans, les Tatars, ravitaillaient Istanbul et son empire en esclaves prélevés sur les terres des Slaves orientaux. Leurs déprédations prirent fin sous le règne de la tzarine Catherine II, victorieuse de l’Empire ottoman. Un bilan désastreux Le bilan humain de cette traite millénaire est fort difficile à quantifier, faute de documents, surtout pour les périodes lointaines. Entre le VIIIe et le XIIe siècle, Mr Skirda estime le nombre de victimes à plusieurs centaines de milliers d’êtres humains, auxquels il faut ajouter un million de prisonniers réduits à la servitude, s’ajoutant au million de tués du fait de la conquête mongole. L’Encyclopédie ukrainienne de 2002 a évalué à 2 M / 2,5 M le nombre d’esclaves prélevés par les Tatars sur l’Ukraine, la Biélorussie et la Moscovie entre 1482 et 1760, chiffre considérable si l’on tient compte de ce que la population de ces régions entre ces dates peut être estimée à 5 ou 6 M d’habitants. Une caravane de dromadaires en Algérie. La plus grande partie des échanges commerciaux menés par les Radhanites entre Tanger et la Mésopotamie aurait été effectuées à dos de dromadaire Le total des victimes de la traite des Slaves entre le VIIIe et le XVIIIe siècle est évalué en millions par Mr Skirda ; peut-être, si l’on veut être précis, peut-on avancer le chiffre de 4,5 M d’âmes, en se fondant sur le bilan de la traite barbaresque établi par Mr Davies à esclaves européens pour le seul domaine de la Méditerranée occidentale, sur une période quatre fois plus réduite. Ce prélèvement catastrophique a largement contribué au retard économique de l’Europe orientale par rapport à l’Europe occidentale. On ne suivra pas Mr Skirda sur certaines de ses conclusions par exemple lorsqu’il attribue la renaissance économique occidentale des Xe et XIe siècles aux profits réalisés par les marchands italiens grâce à la traite des Slaves, rejoignant le raisonnement des tiers-mondistes qui attribuent l’essor du capitalisme aux profits réalisés grâce à la colonisation ; on peut alors se demander s’il n’appelle pas à une nouvelle repentance qui s’ajouterait à celle que nous ordonne la bien-pensance gauchiste. De même ses sympathies pour l’anarchie l’empêchent-elles de réaliser le potentiel de protection assuré par la puissance régalienne d’un Etat exerçant le monopole de la violence au service de ses ressortissants c’est l’avènement de véritables Etats en Bohême, en Pologne ou en Russie qui mit fin aux intrusions prédatrices provoquant la réduction en servitude de leurs habitants. Ces restrictions mises à part, on ne peut que recommander la lecture d’un ouvrage qui nous révèle un épisode ignoré de l’histoire, dont la méconnaissance est source du préjugé voulant que les Blancs indo-européens aient toujours été les méchants exploiteurs de la planète, tandis que ceux qu’ils colonisèrent au cours des deux derniers siècles sont crédités des meilleures intentions du monde, puisqu’ils pratiquent une religion d’amour, de tolérance et de paix ». Abbon 12/07/2013 Notes 1 Alexandre Skirda, La Traite des Slaves l’esclavage des Blancs du VIIIe au XVIIIe siècle, Editions de Paris Max Chaleil, octobre 2010. Historien et essayiste, Alexandre Skirda, né en 1942 de parents réfugiés de la guerre civile, est un spécialiste du mouvement révolutionnaire russe. Il a publié dans la même collection Nestor Makhno, le cosaque libertaire, Les anarchistes russes, les soviets et la révolution de 1917, Le Socialisme des intellectuels de Makhaïski traduction et présentation. 2 Dimitri E. Michine, Sakalibas, slavanié v islamskom miré Sakalibas, les Slaves dans le monde musulman, 2002. 3 Radhânites aristocratie marchande du monde juif médiéval dont le nom persan, signifiant connaisseur des routes », évoque le rayonnement mondial de l’Orient à l’Europe et à l’Extrême-Orient. Mr Jacques Attali rend hommage à leur connaissance des langues les plus variées et à leur sens des affaires qui les rendirent indispensables dans les relations entre le monde arabe et la chrétienté, notamment au cours du Haut Moyen Age cf. Les Juifs, le monde et l’argent, Paris 2002. Des auteurs persans et arabes attestent le rôle des Radhânites dans la traite esclavagiste et leur spécialité de la castration des esclaves par exemple Ibn Kordabeh, maître des postes persan en 847, ou Ibn Hankel, auteur arabe du Xe siècle. 4 Georges Young, Constantinople des origines à nos jours, Payot, Paris 1948. Correspondance Polémia – 14/07/2013 Image Le marché aux esclaves – Jean Léon Gérôme, vers 1866
Cétait beaucoup mieux avant OLJ / Par Racha MOUNAGED, le 07 juillet 2021 à 00h00. « De notre temps, c’était plus simple! » se dit Marwa en épluchant. L’oignon, c’est un grain de
Célèbre sentier de longue randonnée qui ceinture le majestueux massif du Mont Blanc, le TMB, comme les randonneurs le surnomme, parcourt les cols, tutoie les sommets puis élonge les glaciers à travers trois pays que sont la France, l’Italie & la Suisse. Ce tour du Mont Blanc au D+ se réalise ainsi entre 7 et 10 jours. Retrouvez le récit de nos 8 jours de trek ainsi que nos conseils pour bien préparer ce GR mythique. Légendaire terre de randonnée, le massif des Alpes se berce des plus belles histoires d’alpinisme. Des dénivelés challengers, des pentes ardues, des glaciers à portée de main puis un toit de l’Europe qui veille la jolie ville de Chamonix le GR Tour du Mont Blanc est l’étape initiatique pour se lancer dans la grande aventure des randonnées de longue itinérance. Bien que les projecteurs soient tous tourné sur les fascinant 4809m du Monte Bianco depuis sa première ascension en 1786, le massif dans son intégralité apporte son lot de merveilles. La réserve des Contamines-Monjoie, la réserve des Aiguilles Rouges, le Val Deny, les Grandes Jorasses mais aussi le Val Ferret. Le TMB, plus qu’un GR un sentier mythique C’est l’un des sentiers de grande randonnée en France les plus plébiscités et empruntés mais aussi d’Europe car il permet de se familiariser avec la randonnée de plusieurs jours. Et à la fois dans un décor de rêve sans être trop difficile. Il offre un massif alpin accessible, même si trois passages plus en altitude demandent davantage de concentration la Fenêtre d’Arpette en Suisse variante 2665m, le Grand Col Ferret à la frontière Italo-Suisse 2537m mais aussi le col de la Croix du Bonhomme en France 2443m. Les pourtours de l’un des plus beaux massifs montagneux du monde restent toutefois accessibles. À condition de randonner régulièrement, d’avoir une bonne condition physique et d’être enfin à l’aise avec un sac à dos de plusieurs kilos. Vous êtes nombreux à retrouver le plaisir de chausser vos chaussures de rando, d’enfourcher vos bâtons de marche mais aussi à chercher de nouveaux challenges. À l’image du topo guide du Mont Blanc, nous partageons alors ici chaque étape ainsi que le récit de notre propre aventure. En fin de page enfin, retrouver nos conseils plus pratiques pour préparer ce GR du Tour du Mont Blanc où nous répondrons aux questions les plus souvent abordées. Préparer le tour du mont blanc en 8 jours SOMMAIRE Étapes du TMB en 8 jours parcours classiqueDes Houches à Nant Borrant FranceDe Nant Borrant aux Chapieux FranceDes Chapieux au refuge Elisabetta passage France — ItalieDu refuge Elisabetta au refuge Bertone ItalieDu refuge Bertone à la Fouly passage Italie — SuisseDe la Fouly à Trient SuisseDe Trient au Lac Blanc passages Suisse — FranceDu Lac Blanc aux Houches FranceOrganiser son Tour du Mont Blanc Difficulté du TMBQuand faire le TMB ?Le budget pour faire le TMBLa liste des refuges/auberges sur le GRL’équipement trekking pour le Tour du Mont Blanc Carte illustrée du parcours autour du Mont-Blanc en 8 étapesRéalisée après plusieurs heures de travail. Merci de ne pas l’utiliser sans autorisation ni sans crédit. Les étapes du TMB “parcours classique” Tour du Mont Blanc jour 1 Des Houches à Nant Borrant Distance 18,84kmDurée 4h54 de marcheD+ 734mTopo Le départ classique du TMB se fait depuis les Houches. Pour éviter la montée vers le col de Voza, possible aussi d’emprunter la télécabine de Bellevue. Depuis le col de Voza il y a une succession de descentes et de montées vers le village des Contamines le long du torrent de Miage puis de la rivière le Bonnant. L’étape étant facile, nous recommandons donc de pousser jusqu’au refuge Nant Borrant. Passage par la Chapelle Notre-Dame-de-la-Gorge qui marque la fin de route puis d’un canyon à la borne 33. Nuit nuit au refuge de Bonnant Nant ou possibilité aussi de bivouacer 10mn après le refuge sur un emplacement dédié. ⇒ variante possible Col du Tricot 2120m passant par le glacier de Bionnassay, son Aiguille ainsi que les Dômes de Miage. Comptez 2hrs depuis le refuge du Fioux. Mardi 15 septembre, sonne alors le début d’une grande aventure nourrie par l’envie lancinante de se challenger. Si la montagne contemplative est une chose, la palper au plus près en est une autre. Le TMB semblait alors être l’étape initiatique par laquelle je devais passer pour accomplir de vieux rêves enfouis. Cette longue randonnée qui devait durer 9 jours autour du Mont-Blanc, nous la terminerons en réalité en 8 et c’est au col de Voza que tout commença, sous un soleil de plomb avec en ligne de mire les Dômes du Miage et un Mont-Blanc scintillant, presque aveuglant. Nous enchaînons tout d’abord les kilomètres jusqu’à la sortie du village des Contamines. En fin de route et avant de grimper dans les sentiers face sud du massif du Mont Blanc, nous passons la jolie et timide Chapelle Notre-Dame-de-la-Gorge qui rappelle ainsi ces églises baroques des Dolomites. Nous entrons finalement dans la réserve naturelle des Contamines au cœur de kilomètres boisés, au frais de sapins bien appréciés. À la borne 33 nous passerons d’abord un canyon luxuriant et grave, un secret bien préservé qui n’aurait pas à rougir face au Johnston Canyon de l’ouest canadien. L’Aiguille des Glaciers et le Mont Tondu nous berceront ensuite pour cette première nuit au creux de vallée, dans la fraîcheur d’une troisième semaine de septembre. La fatigue s’emparant de nous, nous laisserons alors nos estomacs criards au profit de nos duvets molletonnés. 🔎 Vous cherchez de l’équipement trekking et multi-activité pas cher ? Alors, je vous invite à consulter le site Hardloop ainsi que celui d’Alpinstore revendeur multi-marques aux valeurs éco-responsables. Tour du Mont Blanc jour 2 De Nant Borrant aux Chapieux Distance 11,61kmDurée 3h58 de marcheD+ 991mTopo Journée de D+. Le sentier passe en premier lieu devant le refuge de la Balme avant d’entamer une grimpée rocheuse. Cascade de la Balme poteaux électriques dommage puis ascension jusqu’au Col bonhomme. Belle vue sur les lacs Jovet et la réserve naturelle des Contamines. Depuis le col, prendre ensuite le sentier montant à gauche en direction du refuge 50mn environ. Descente enfin vers les chalets de la raja avant d’atteindre finalement Les nuit au refuge de la Croix du Bonhomme ou possibilité de bivouac dans la vallée avant le village des Chapieux. ⇒ Variantes possibles petite randonnée pour rejoindre les lacs Jovet 1h30 AR. Depuis le refuge de la Croix du Bonhomme variante via le col des Fours pour rejoindre la Ville des Glaciers sans passer par les Chapieux ou rejoindre le refuge Robert Blanc. Le vallon de la Rollaz semble encore endormi alors que le soleil embrase bellement les Aiguilles de la Pennaz et les Roches Franches. De nuit, comme lors de premières lueurs, les sonnailles d’alpages résonnent dans le ventre de la vallée jouant une mélodie sans fin aux notes mélancoliques. Nous passerons le refuge de Balme avant d’entamer une courte, mais ardue, ascension jusqu’à ce plateau aux airs de Highlands écossais. Les aiguilles du cadran pointent le presque midi, pourtant les reflets orangés nous laissent imaginer une beauté mystérieuse de fin de journée. Les filaments électriques qui passent par dessus la cascade de la Balme disparaitraient presque, tant le tableau est pourtant superbe. Franchir le col du Bonhomme à 2329m Mes pas, l’un devant l’autre, m’amèneront enfin tout en sueur sur ce premier col. Le Col du Bonhomme, une sacrée seconde étape où malgré vents violents se lit un panorama exceptionnel au nord vers les lacs Jovet puis au sud vers les Roches Merles. Un sentier de 50m à travers pentes chaotiques et résidus d’avalanche nous mènera ensuite au refuge de la Croix du Bonhomme. Une limonade maison, un cabinet sans pareille, il est temps de progresser vers la 3e étape. Nous avions l’ambition d’atteindre les Chapieux, c’était du moins sans prévoir la formation d’orages violents par-dessus nos casquettes. À mi-chemin, du moins un peu plus, la tempête, la pluie et même la grêle nous prirent de court. Mental échiné, tente et vêtements trempés, la force nous quitte alors pour manger. C’est une seconde nuit, le ventre vide, que nous nous couchons, rêvant à une météo à nouveau clémente. Vue d’en bas sur le col du bonhomme à franchir … Puis, vue d’en haut depuis le col du bonhomme. 📌 En savoir plus sur le système des 3 couches en randonnée Tour du Mont Blanc jour 3 Des Chapieux au refuge Elisabetta Soldini Distance 17,64kmDurée 4h55 de marcheD+ 1093mTopo Depuis les Chapieux, prendre d’abord la direction de la Ville des Glaciers et du barrage de Séloge. Montée progressive au choix sur la route ou en contre-bas le long du torrent des glaciers puis vers le refuge des Mottets. Nouvelle montée, d’abord en lacets puis progressive jusqu’au cairn du Col de la Seigne. Entrée au Val Vény côté massif italien, passage de la jolie Casermetta al Col de la Seigne jusqu’au refuge nuit au refuge Elisabetta Soldini sur les hauteurs des ruines de Lex Blanche. Le bivouac en Italie est interdit en-dessous de 2500m. ⇒ Variantes possibles pour rejoindre le refuge Robert Blanc 1 depuis le refuge de Balme via les lacs Jovet et le col d’Enclave D+ 1400 / 350m / 7hrs / difficile. 2 depuis le refuge Croix du Bonhomme via la Tête Nord des Fours D+ 1000 / 700m / 6hrs / difficile. 3 depuis le refuge Elisabetta via le Col de la Seigne D+ 700 / 200m / 5h30 / modéré. Il est encore tôt lorsque nous rangeons notre matériel de bivouac. La perspective de vallée nous hypnotise si fort que nous nous tromperons de chemin le temps d’un ou deux kilomètres peut-être. Quoiqu’il en soit, heureusement que nous vérifions régulièrement notre trace IGN sur l’application Gaia. À nouveau sur le bon sentier, nous prenons la direction de la Ville des Glaciers, qui jouit d’une bonne réputation pour s’approvisionner en fromage local. Premières rencontres avec ceux qu’on appelle “Patou”, ces chiens de bergers, protecteurs des troupeaux à l’unique mission de repousser quiconque s’approcherait trop près des bêtes. Entraîné pour faire face aux loups ou bien d’autres prédateurs, le patou peut s’en prendre au randonneur ; des panneaux de mise en garde et règles à garder à l’esprit sont d’ailleurs visibles le long du Tour du Mont Blanc. Enjamber la frontière Italie / France La route semble ensuite se finir, plein nord, aux confins de la vallée. Nous apercevons minuscule aux pieds de l’Aiguille des glaciers, le Refuge Robert Blanc perdu dans la caillasse à 2750m et qui porte le nom d’un guide de haute-montagne bien connu des environs cofondateur aussi de la station des Arcs. Depuis le refuge des Mottets une série de lacets panoramiques nous attend. Le temps est optimal et après quelques efforts sous un soleil de plomb toujours, le repas du midi au frais le long de la rivière vint opportun. Au passage des 2150m, face à nous une cascade se dévoile. Je reste impressionnée une fois de plus, comme le bruit de l’eau disparait au moindre tournant aussi vite qu’il n’est apparut. On passe le ruisseau du Roget, puis quelques passages à vide, avant d’entamer une longue montée vers le Col de la Seigne. Réputé venteux, la pluie ne nous épargnera pas jusqu’à l’arrivée au cairn qui pointe face à nous l’Italie et le Val Vény. La route jusqu’au refuge Elisabetta Soldini est sans pareille. Le Mont-Blanc joue à cache-cache, à son habitude, mais le massif côté italien est quant à lui plus hardi. Retrouver le confort et la chaleur d’un lit n’a pas d’égal. Un risotto copieux c’est dans les refuges italiens que nous mangerons le mieux, le réveil est mis et le dortoir entier sombre finalement dans un profond rêve. Le cadre magnifique du refuge italien Elisabetta Tour du Mont Blanc jour 4 Du refuge Elisabetta au refuge Bertone Distance 20,55kmDurée 6h8 de marcheD+ 1292mTopo Sentier linéaire sur le plateau du lac Combal puis montée à nouveau dans la forêt. Passez ensuite les ruines de l’alpage Arp Vieille Inferiore ; magnifique balcon sur le massif italien. Le sentier bien balisé reste facile jusqu’au refuge Maison Vieille / Le Randonneur. Descente ensuite jusqu’à Courmayeur sur les pistes de ski puis à travers un bois dense et enraciné. Cette dernière partie n’est pas très agréable. Traversée de la ville et de quelques quartiers pour retrouver le sentier, une fois de plus, montée en lacet à travers le bois jusqu’au refuge de Bertone 1h30.Nuit nuit au refuge Bertone Nous laissons derrière nous cet abri aux volets verts. Quelques ciao fusent avec les bergers du plateau du lac Combal puis le sentier grimpe à nouveau vers les près et quitte cette route trop linéaire à notre goût. Un D+300m nous attend, passant par les ruines de l’alpage Arp Vieille Inferiore. Une fois de plus, nous arrêtons le chrono strava pour admirer tout en tranquillité le Mont-Blanc qui s’élance à 6km à vol d’oiseau. Le sentier se poursuit ensuite vers Maison Vieille avant une descente ardue et sans intérêt vers Courmayeur. La chaleur étouffante m’oppresse, je ne vois pas la fin de cette descente. J’ai si mal au genou que je n’arrive pas à profiter des jolies ruelles de la ville. Je n’ai qu’une envie rejoindre au plus vite le refuge Giorgio Bertone. Le sentier grimpe alors à nouveau, en lacet, dans un environnement touffu, boisé, sans grande visibilité. Enfin, le refuge se dévoile, une douche plus tard, on admire les lumières de Courmayeur scintiller comme de la poudre d’étoile. Le temps d’observer notre premier chamois gambader frêlement, la clochette retentit. C’est l’heure du souper ! “L’alpiniste est un homme qui conduit son corps là où, un jour, ses yeux ont regardé… “Gaston Rébuffat Tour du Mont Blanc jour 5 Du refuge Bertone à la Fouly Distance 28kmDurée 7h27 de marcheD+ 1228mTopo Sur les hauteurs du refuge Bertone suivre d’abord le TMB classique à gauche vers le refuge Bonatti. Balcon plongeant sur les Grandes Jorasses tout simplement époustouflant. Descente ensuite jusqu’au parking Col Ferret puis remontée en deux temps, pente courte mais raide puis progressive jusqu’au refuge Elena enclavé par le glacier de Pré de Bar. Montée costaud jusqu’au Col Grand Ferret dans le brouillard pour nous. Descente jusqu’à Ferret avec en toile de fond le Grand Combin, le Mont Dolet et aussi l’Aiguille de Triolet. Depuis La Fouly, belle vue sur le glacier de l’A Neuve. Nuit nuit à l’hôtel Edelweiss à La Fouly. Autre option camping des Glaciers ou l’auberge Maja Joie. ⇒ Variante possible depuis le refuge Bertone Testa Bernarda 2533m via le Mont des Saxe en prenant le sentier de droite sur les hauteurs du refuge Bertone. Aussi, depuis le col Grand Ferret possibilité de rejoindre le petit col Ferret 2537m / 30mn ou la Tête de Ferret 2714m / 50mn. Nous quittons tardivement, sur les coups des 10h, le refuge italien. Une petite étape de 7km nous attendait alors que la pluie s’abattait sur toute la vallée. La brume aussi. Nous avions alors décidé de prendre le temps pour quitter ce refuge si douillet. Où cette polenta fromage me restera longtemps en bouche. À L’approche du refuge Bonatti, nous décidons finalement de repousser nos limites et de franchir la frontière italo-suisse. La brume jouait avec les Grandes Jorasses, les sapins et nous aussi. Ne perdant pas espoir, le soleil finit par persister à l’approche du refuge Elena. Lové dans les contreforts du glacier de Pré de Bar, les vents glaciaux ne laissant aucun répit, nous décidons finalement de vite grimper vers le Col Grand Ferret dans un brouillard dru et écrasant comme jamais. Des Grandes Jorasses au Valais Suisse Aucune visibilité sur ce col alpin qui fixe la frontière du valais suisse avec la vallée d’aoste. Nous tâchions de ne pas nous éloigner l’un de l’autre, tant le brouillasse pouvait sans prévenir nous dévorer, nous enfouir dans la colline. Nous, au milieu du rien, du vide, de l’infini. Une fois de plus, cette météo hasardeuse nous surprendra. Alors que dans cette montée périlleuse il était impossible de voir à plus de 10 mètres devant nous, le soleil fit une percée à travers ces nuages gris cendre. Le Valais suisse s’illumina et éclaira le Grand Combin, le Mont Dolet mais aussi l’Aiguille de Triolet. Une longue marche de presque 3h nous attendait ensuite. Nous découvrons La Fouly dans une nuit noire et intense, les jambes en compote après 28km de marche. Ni une, ni deux, une histoire de déjà-vu, nos corps se laissant aller dans le dortoir de l’hôtel Edelweiss. 📌 Cet article pourrait vous intéresser Quelles sont les plus belles étapes du TMB ? Tour du Mont Blanc jour 6 De la Fouly à Trient Distance 13,08kmDurée 3h55 de marcheD+ 782mTopo Depuis la Fouly sentier en fond de vallée jusqu’à Issert puis Orsières. Autre option plus facile navette 12€ jusqu’à Champex-Lac ou Champex-d’en-Haut pour avancer ce tronçon moins intéressant. Depuis Champex-Lac suivre ensuite le sentier du GR à gauche vers l’alpage de Plan de l’Au. Belle montée en lacet, passage plus difficile, jusqu’au sommet. Le sentier jusqu’au col de la Forclaz est facile même si sans intérêt. Enfin la descente commence par une petite passerelle à flanc de montagne, puis une descente progressive avec grosses marches en sous-bois jusqu’au village de nuit à l’auberge du Mont Blanc à Trient ⇒ Variante possible pour voir de plus près le glacier du Trient la fenêtre d’Arpette 2665m via Montroc, audacieuse et exigeante variante qui se réalise par météo clémente D+ 1100m / 6hrs / difficile. Depuis Champex-Lac, un autre sentier n’appartenant pas au TMB est splendide et permet de rejoindre la Cabane d’Orny à 2828m. Nos corps usés par les 28km de la veille, se réveillent courbaturés. La vallée est bouchée et nos pieds ont dû mal à avancer. Nous prenons alors une navette jusqu’à Orsières, puis Champex-Lac. Depuis l’alpage de Plan de l’Au, nous retrouvons un sentier en lacets à travers les mélèzes qui s’élancent. Depuis le collet de Portalo nous rejoignons ensuite le col de Forclaz jusqu’à Trient. C’est la journée la moins intéressante du trek, en toute honnêteté car il faut reconnaître que les paysages sont moins impressionnants et le massif du Mont-Blanc n’est même plus visible. Le col de Forclaz nous semble être un puit à touristes. Le retour à la civilisation ne nous enchante pas, les crottins me manquent déjà. Malgré tout, il faut avancer jusqu’à l’Auberge du Mont Blanc, où nous profiterons d’une longue après-midi pour nous reposer et oublier les douleurs avec quelques jeux de société. Tour du Mont Blanc jour 7 De Trient au refuge du Lac Blanc Distance 19,32kmDurée 5h52 de marcheD+ 2281mTopo Montez la combe étroite du Nant Noir vers le col de Balme puis le col de Posettes. Le sentier classique reste à gauche tandis que la variante grimpe vers l’Aiguille des Posettes. Descente ensuite par le bois vers Tré-le-Champ attention aux nombreuses racines. Le sentier grimpe à nouveau vers l’Aiguillette d’Argentière bon spot d’escalade. Passage vertigineux d’échelles et de planches de bois, bien tenus certes mais où il ne faut pas avoir le vertige. Pour atteindre enfin les lacs de Chéserys & le Lac Blanc il faut sortir de l’itinéraire classique du TMB. Nuit nuit au refuge du Lac Blanc. Le bivouac est interdit dans le périmètre du Lac Blanc. ⇒ Variante possible depuis le col des Posettes empruntez le sentier de randonnée de droite vers “Aiguille des Posettes” 2201m. Autre variante le Lac Blanc. Depuis La Tête aux Vents suivre les indications pour le Lac Blanc et non La Flégère. Ainsi, nous laissons derrière nous l’église rose de Trient pour passer la vallée creusée du Nant Noir qui nous fera rejoindre tranquillement le col de Balme. C’est une fois de plus, l’esprit enfumé, que nous repasserons la frontière franco-suisse. Le massif du Mont-Blanc bien que timide se redécouvre enfin. On discerne entre les nappes de nuages épaisses les reflets bleutés gris du glacier d’Argentière. Tandis que l’arrivée à Tré-Le-Champ se fait après une descente entre les racines ancestrales d’une forêt luxuriante, nous profitons ensuite d’un petit break pour manger nos casse-croûte favoris crêpe caramel beurre salé, amandes grillées et Clif bar. Nous passons après coup l’Aiguillette d’Argentière, élancée, impressionnante. La pluie nous rend visite, pas au meilleur des moments. Nous arrivons face à des échelles d’acier qui se jouent du vide. Une mini via ferrata qu’il faut pourtant traverser pour atteindre le lac alpin tant espéré. La peur au ventre, je passe la première échelle non sans trembler de la jambe droite. Je ne suis pas rassurée de les grimper, sans mousqueton ni cordage, sous la pluie, les mains trempées qui plus est avec un sac à dos de presque 15 kilos qui a tout moment pourrait me faire basculer. Je reste tout de même concentrée et ne lâche pas des yeux le barreau d’acier sans la tentation de regarder sous mes pieds. L’écho des paroles de Benjamin —”garde tes pieds perpendiculaires. Avance doucement mais sans t’arrêter. Ne tiens pas les échelles mais les barres”— j’enfile les obstacles tel un funambule. Randonner jusqu’au Lac Blanc Ces quelques efforts passés, nous arrivons enfin aux Lacs des Chéserys au cœur du massif cristallin des Aiguilles Rouges. Les formations sédimentaires y sont particulières, laissant apparaître des reflets verts gris en conséquence de la chloritisation de la biotite. Et puis, comme sorti d’un mirage, le refuge du Lac Blanc niché sur ce promontoire émerge alors. La montée tout en escalier géant sur cette tour de Babel se fait jusqu’à finalement atteindre la terrasse de ce refuge sommaire mais chaleureux tenu par Marion. Un refuge sans eau potable, où les soupers sont éclairés à la lueur d’une bougie. La brume est dense, toujours, mais savoir que nous l’avons atteint, ce fameux Lac Blanc me procure ce sentiment, vous savez, de satisfaction. Ce lac d’altitude niché à 2352m, si populaire, offre l’une des plus belles vues sur le massif du Mont Blanc. Face à vous, la mer de glace, aussi terrible soit-elle, se dévoile ainsi que les Drus. Une silhouette de pierre se dresse comme le gardien de la mer de glace ; c’est le somptueux refuge du Montenvers dans lequel je vous suggère vivement d’y dormir en plein cœur de l’hiver. 📌 Cet article pourrait vous intéresser Randonnée Lacs Robert depuis Chamrousse Tour du Mont Blanc jour 8 Du Lac Blanc aux Houchesvia le Brévent Distance 22,21kmDurée 6h34 de marcheD+ 896mTopo Depuis le refuge du Lac Blanc suivre en premier lieu la direction de La Flégère descente progressive. Le sentier sur le Balcon sud regrimpe ensuite jusqu’au Col du Brevent. Pour plus de facilité, la montée peut se faire via la piste de ski mais le tracé initial passe par l’autre versant par temps dégagé, vue sur les Aravis et les Fiz. Deux échelles sont à passer, pour ne pas se perdre dans ce dédales de roches aiguisées, il faut veiller à bien suivre les grosses pastilles jaunes. Passez ensuite le Brévent, le sentier des crêtes offre une superbe vue sur le glacier des Bossons. Une grande descente de 3hrs vous attend finalement jusqu’aux Houches passant aussi sur les hauteurs du parc animalier de nuit à Chamonix à l’Héliopic Hôtel & Spa ou au RockyPop hôtel aux Houches. La veille, le Lac Blanc et le massif des Aiguilles Rouges étaient si embrumés qu’il était alors impossible de l’entr’apercevoir. Nous étions en train de préparer nos affaires et sac, résignés, quand le ciel nous offra finalement une légère percée. En montagne, la météo change si vite, qu’il ne faut jamais remettre à plus tard ce genre de moment fugace. On laisse alors tout en vrac dans le sous-sol du refuge pour marcher quelques mètres. Et voir, le Lac Blanc, celui qui attire chaque année de nombreux visiteurs. Résultat de la fonte des neiges et des glaciers, ce lac fermé n’a pas volé sa place d’incontournable à visiter à Chamonix d’autant plus que la hors-saison offre ce privilège d’être seuls sur les bords de ces eaux limpides. Traverser le col du Brévent C’est la dernière étape de ce Tour du Mont Blanc le col du Brévent et pas le plus simple à passer. Si la piste de ski semble facile, nous décidons tout de même de suivre le gps qui nous mène vers les éboulis de la combe de la Floriaz. Nous passons alors sur l’autre versant regardant au loin les Aravis et le massif des Fiz à lire — randonner au désert de Platé. Le gneiss et les migmatites me rappellent étrangement les entres de volcans. Deux échelles sont ensuite à passer avant de retrouver une route caillouteuse, grise, dénudée de toute végétation qui serpente vers un sommet désolé. Ô oui ce Brévent m’a ainsi rappelé les sommets volcaniques cendrés. Le sentier des crêtes offre après une belle vue sur un autre lac alpin mais surtout sur le glacier des Bossons qui scintille de l’autre côté de la vallée. Fin d’une aventure, mais le début de centaine d’autres Au fond, je ne savais pas si j’irais au bout de cette longue randonnée. L’envie et la motivation ne m’ont jamais lâché. Lors de certains passages, c’est vrai, je marchais tête baissée, tentant d’oublier ma douleur à l’omoplate, la brume ou encore la pluie. Mais jamais, Ô grand jamais, l’idée de me demander ce que je faisais là ne m’a traversé l’esprit. Tu te découvres dans ce genre d’aventure, un mental d’acier qui te fait avancer quoiqu’il arrive. Au fond de moi je savais que j’en étais capable, j’avais juste besoin d’une petite étincelle pour me faire sauter le pas. Je l’ai fait, j’en suis heureuse puis, je suis certaine que ce tour du Mont Blanc ne fera qu’émerger d’autres expéditions. De futures aventures qui viendront nourrir nos pages spéciales de randonnées, treks et autres activités plein-air. Préparation Tour du Mont Blanc Tour du Mont Blanc, quelle difficulté ? Les avis s’accordent pour dire que le TMB est de niveau modéré. En effet, c’est un sentier peu technique et surtout bien balisé. Accessible facilement, il nécessite toutefois d’être à l’aise avec la randonnée de longue distance et de pouvoir porter un sac à dos de plusieurs kilos longtemps. Quand faire le TMB ? La période idéale et recommandée pour réaliser le tour du Mont Blanc s’étire de mi-juin à mi-septembre. Les mois de juillet et août sont néanmoins les plus achalandés. En juin il n’est pas rare aussi de traverser quelques névés. À partir de la 3e semaine de septembre de nombreux refuges ferment et la météo peut vite devenir incertaine. Le TMB en autonomie quand on est une femme ? Le sentier du TMB est très bien balisé lignes rouge et blanche. De plus, le sentier étant très emprunté, vous ne pourrez pas vous perdre. Les randonneurs en autonomie le pratique la plupart du temps dans le sens anti-horaire alors que les agences le font dans le sens horaire. Nous avons pu faire quelques bouts d’étapes avec d’autres randonneurs, à force vous croisez les mêmes personnes dans les refuges. Toutefois, n’oubliez pas d’emporter avec vous le topo guide du TMB officiel. Tour du Mont Blanc quel budget ? Le choix de l’hébergement et de la demi-pension détermineront essentiellement le budget de votre trek. À lui seul, le TMB ne coûte rien car les sentiers sont accessibles sans contrepartie financière. Si vous choisissez le bivouac, vous réduirez les coûts mais aurez un sac plus volumineux. À noter aussi que le bivouac est toléré en Italie mais interdit en Suisse. Un lit en dortoir coûte entre 25 et 40€ alors qu’une chambre double coûte environ 70€/personne avec la demi-pension. Liste refuges du TMB Si l’été 2020 fut particulier, lors des années précédentes il est presque impératif de réserver votre nuit en refuge au risque de ne pas trouver de place tant la popularité du TMB n’est plus à faire. Ci-dessous retrouvez quelques refuges Chalet club Alpin Contaminesrefuge de Bonnant Nantrefuge de Miagerefuge du Trucrefuge de la Balmerefuge du Col croix du Bonhommerefuge de La Balmerefuge Elisabettarefuge Bertonerefuge Bonattirefuge Elenahôtel Edelweissauberge des Glaciersrefuge du col de Balmerefuge du Lac Blancrefuge de Bellechat Dans le cadre d’une Bourse d’Expé,ce GR a été en partie soutenu par Jeune marque française de pantalon d’escalade portables pour différentes sorties outdoor. Website

Desgrands chapeaux et des gants blancs. Et pour aller à l’école, tablier noir à vert col . La Tour Eiffel avait dix ans. Echo. Raconte-moi raconte-moi. Comment c’était comment c’était. Au temps des fiacr’s au temps des fiacr’s. Et des tramways et des tramways. Est-ce que c’était Est-ce que c’était . Comme on a dit Comme on a dit. Les jours heureux, la belle époque, le

Elément clé pour convertir vos visiteurs en leads puis en prospects, le livre blanc est un contenu premium indispensable à votre stratégie d’Inbound Marketing. Pour générer plus de leads, zoom sur cet outil incontournable de votre stratégie de contenus. Qu’est-ce qu’un livre blanc white paper ? Un livre blanc, également appelé White Paper ou ebook, permet de faire connaitre votre entreprise en valorisant son expertise, tout en générant des leads. Guide à visée informative, ce support premium est utile tout au long de la stratégie inbound marketing et permet de convertir le contact, quel que soit son stade de maturité. L’attention du visiteur du site est captée par le livre blanc, contenu premium à forte valeur ajoutée. Pour accéder au téléchargement, le visiteur doit laisser ses coordonnées via un formulaire la société génère du contact. Dans le cadre de son lead nurturing, le lead a accès au livre blanc. Les informations contenues le convainquent d’acheter le produit ou le service le lead est converti en prospect. Le client fidèle partage le livre blanc auprès de ses contacts le client devient ambassadeur. Rédiger un livre blanc consiste pour l’entreprise à offrir à ses contacts une information de qualité, utile, claire et complète, sur un sujet qu’elle maîtrise parfaitement. Attention, il ne s’agit pas de faire de manière directe la promotion d’un produit ou d’un service, mais bien d’informer – pour promouvoir in fine ! Ce contenu à très forte valeur ajoutée est particulièrement approprié – et nécessaire – dans le cadre de la stratégie inbound marketing pour les entreprises en B2B. Nos conseils pour un livre blanc efficace Le livre blanc pour générer plus de leads, oui, mais à condition d’être efficace. Découvrez les 7 conseils de WebConversion pour rédiger un livre blanc utile et attractif, en vue d’optimiser les résultats de votre stratégie inbound marketing. 1. Cibler précisément l’un de vos persona marketing La rédaction d’un livre blanc performant nécessite une phase de réflexion en amont. L’enjeu majeur est de répondre à la question suivante quel buyer persona cibler avec ce contenu ? Vos buyers personas ne sont pas tous intéressés par les mêmes sujets, ils n’ont pas tous les mêmes problématiques, et ne recherchent pas la même information. Votre livre blanc doit donc répondre à la problématique d’un de vos buyer personas. Lire aussi Qu’est-ce qu’un buyer persona et comment le définir ? 2. Un livre blanc est écrit en fonction d’une phase de la buyer journey Afin de prendre en compte la maturité de vos prospects et de répondre à leurs interrogations et besoins d’information actuels, il est important de cibler précisément à quelle phase d’achat va répondre votre livre blanc. Découverte, évaluation ou décision le buyer persona ne doit pas recevoir la même information. En phase de découverte, votre acheteur vient d’identifier un problème ou une opportunité, il cherche à formaliser son besoin. Il a besoin de contenus informatifs et explicatifs. En phase d’évaluation, il a identifié son besoin et cherche à évaluer les différentes solutions possibles. Il est utile de lui fournir des retours d’expérience, des retours d’études. En phase de décision, il a décidé quelle solution il cherchait et évalue des fournisseurs. Il s’agit là de le convaincre. La rédaction du livre blanc peut s’orienter par exemple sur des success stories ou sur une problématique spécifique rencontrée par votre persona. Prenez donc le temps de définir la maturité de la cible à laquelle vous souhaitez vous adresser. 3. Comment est structuré un livre blanc ? Le lecteur prend plaisir à découvrir ce contenu à condition que sa structure soit ergonomique et sa mise en page ludique. 4 éléments pour bien structurer votre livre blanc Des titres accrocheurs pour inciter à la lecture – et au téléchargement en tout premier lieu ! Un sommaire paginé pour une navigation optimisée au sein du ebook. Différents chapitres qui doivent apporter les informations et des solutions sur la ou les problématiques traitées. Des visuels attractifs et ludiques infographies, photos, schémas, listes… 4. Soigner la rédaction Le niveau de qualité rédactionnelle du livre blanc reflète le niveau d’expertise de l’entreprise. Le ton doit en outre correspondre à la ligne éditoriale de l’entreprise. Enfin, il est important d’adopter un style fluide pour faciliter – et inciter à – la lecture. Quelques astuces Une phrase = une idée. Rédiger des paragraphes courts pour mieux aérer » le livre blanc. Citer des références externes et des chiffres à l’appui. Attention au jargon ! A moins de s’adresser à une cible très spécialisée dans le sujet traité, un jargon technique risque de perdre le lecteur. Bannir la promotion évidente des produits et services de l’entreprise plus le ton éditorial est objectif, plus l’information est perçue comme qualitative. Utiliser du gras, de l’italique et de la couleur pour ne pas lasser l’œil ! Miser sur un contenu d’environ 3 000 mots répartis de manière aérée sur une quinzaine de pages. 5. Soigner la mise en forme La mise en forme est aussi importante que la rédaction du livre blanc, dans la mesure où elle participe largement à capter l’attention du lecteur. A moins de maîtriser les logiciels de design et de mise en page, il peut être utile de s’adjoindre les services d’un graphiste pour un livre blanc aussi attractif qu’utile. 6. Pas de livre blanc sans call-to-action Si la rédaction du livre blanc implique d’utiliser un ton objectif, il ne faut pas pour autant négliger vos objectifs de vente et de génération de leads. En effet, ce contenu d’inbound marketing permet non seulement de générer du contact, mais aussi de convertir le lead en prospect. Pour cela, n’oubliez pas d’introduire à la fin de votre livre blanc un call-to-action pour inciter le lecteur à vous contacter – pour un devis ou une démo de vos services. 7. Faire une belle promotion La bonne diffusion de votre livre blanc conditionne votre potentiel de génération de contacts et influe sur votre taux de conversion. Mode d’emploi pour bien promouvoir votre contenu premium Créer une landing page avec formulaire. Faire la promotion de la landing page via une / des bannières sur votre site web, dans un paragraphe dédié de votre newsletter, par le biais de votre signature email, sur votre blog et vos réseaux sociaux. Pourquoi faire un livre blanc ? Autrefois, le livre blanc était surtout un support institutionnel, utilisé par les politiques et les ONG. Mais depuis son apparition en France dans les années 20, c’est devenu un support de communication très plébiscité par les services communication et marketing des entreprises. Aujourd’hui, le livre blanc est un pilier de la stratégie d’inbound marketing et de content marketing. C’est un support idéal pour les entreprises afin d’occuper l’espace offert par le web. Une entreprise désireuse de développer ses relations commerciales a donc tout intérêt à rédiger un livre blanc. Lire aussi Comment l’inbound marketing va réduire votre coût d’acquisition client 1. Quel contenu pour son livre blanc ? Dans un contexte B to B, le livre blanc prend souvent la forme d’un guide pratique d’une quinzaine de pages. Son but est de démontrer l’intérêt d’un produit ou d’un service… Tout en positionnant votre entreprise comme une experte sur le sujet. L’exercice est délicat, puisqu’il s’agit de convaincre les lecteurs, sans tomber dans la publicité outrancière. Exit donc tout discours commercial traditionnel. Il faut plutôt se mettre dans la peau d’un journaliste dont la première mission serait d’informer. 5 bonnes pratiques en ce sens Être clair et concis dès le départ, grâce à une introduction résumant le contenu du document Énoncer et expliciter la problématique rencontrée par le lecteur, c’est à dire le buyer persona Détailler précisément la solution proposée en se fondant sur des faits Appuyer son propos grâce à des données chiffrées et des paroles d’experts dans le domaine Citer des sources d’autorité grâce à des liens externes vers des sites fiables et sérieux Pour éviter toute erreur qui serait préjudiciable, il est conseillé d’avoir recours à des professionnels de la communication pour rédiger son livre blanc. Une agence d’inbound marketing dispose de rédacteurs aguerris qui sauront collecter les informations nécessaires à la rédaction d’un livre blanc, tout en gardant un ton neutre et objectif. Cette démarche éditoriale plutôt que commerciale peut vraiment faire la différence. Lire aussi Inbound marketing comment lancer une stratégie gagnante 2. Comment trouver son sujet ? Avant de se lancer bille-en-tête dans la rédaction d’un document fourre-tout sur le cœur de métier de votre entreprise, prenez le temps de bien définir le sujet de votre livre blanc. Appuyez-vous sur votre connaissance du marché, de ses besoins et de ses attentes. Le sujet retenu doit susciter l’intérêt de votre cible, sans être ni trop généraliste, ni trop pointu. Si vous avez bien défini les caractéristiques de votre persona, vous devez connaître ses centres d’intérêt et les problématiques qu’il doit résoudre. Le livre blanc doit être pensé intégralement pour votre public cible. Si vous êtes vraiment en panne d’inspiration, rien ne vous empêche de jeter un œil à ce que fait la concurrence. Dans l’idéal, il faudrait que le sujet de votre livre blanc soit inédit pour vraiment vous démarquer. Toutefois, si votre secteur est très concurrentiel et que vous avez l’impression que tout a déjà été dit, votre choix peut porter sur un sujet déjà traité. En revanche, il est primordial que le contenu soit original. Efforcez-vous donc d’apporter de la nouveauté dans la rédaction de votre livre blanc, dans le choix de l’angle, par exemple. De cette façon, vous pourrez mieux démontrer la singularité de votre entreprise. 3. Quels sont les objectifs d’un livre blanc ? L’objectif d’un livre blanc est de sensibiliser le lecteur à une problématique tout en lui démontrant l’expertise de votre entreprise, de façon ludique, et du point de vue du lecteur. C’est pourquoi il est important d’avoir bien défini au préalable quelle était la cible. Le livre blanc doit convaincre le lecteur de l’intérêt du sujet et de la pertinence de l’offre proposée par votre entreprise. Il remplit donc deux objectifs complémentaires faire comprendre que la problématique soulevée par le livre blanc est essentielle et stratégique persuader que votre entreprise a la solution adéquate pour y répondre Bien qu’il se présente comme un outil didactique, le livre blanc s’inscrit donc bien dans une stratégie de génération de leads. C’est pourquoi sa lecture doit pousser à agir en incitant à la souscription, l’adhésion ou l’achat. Ce type de communication est bien plus efficace pour convaincre vos prospects. Lire aussi Faut-il internaliser ou externaliser sa stratégie d’inbound marketing ? 4. Quels sont les avantages d’un livre blanc ? Une fois son intérêt suscité, le lecteur doit obtenir une information utile. Si le livre blanc a été bien conçu, il va l’inciter à se décider favorablement. En effet, selon le B to B Technology Collateral Survey Report, 83% des décideurs IT considèrent que les livres blancs influencent leur décision finale. En ce sens, 89% d’entre eux diffusent en interne les livres blancs qu’ils ont considéré comme intéressants. Par ailleurs, pour évaluer un achat technologique, 76% des décideurs affirment avoir lu au moins un livre blanc au cours des 6 mois précédant l’achat. Un livre blanc présente ainsi trois avantages principaux Générer plus de trafic sur votre site web et davantage de leads Orienter la réflexion de votre cible en lui apportant des informations intéressantes Mettre en avant l’expertise de votre entreprise, votre savoir-faire 5. Quelles sont les erreurs à ne pas commettre dans la rédaction d’un livre blanc ? Si vous décidez de vous passer de l’accompagnement d’une agence spécialisée dans l’inbound marketing, attention à ne pas commettre de faux pas. Voici une liste des erreurs à éviter dans la rédaction de votre livre blanc Croire qu’on peut faire l’impasse sur la définition de la cible, son buyer persona Traiter d’un sujet qui n’est pas en accord avec la cible ou l’offre proposée Adopter un vocabulaire trop technique Ne pas aérer son texte avec des titres percutants Citer ses produits et services Négliger la mise en page ou le choix de la photo de couverture Ne pas insérer suffisamment de visuels qui retiendront l’attention du lecteur Ne pas prévoir de call-to-action Oublier d’indiquer les coordonnées de votre entreprise Spécialiste de l’inbound marketing, rédacteur, graphiste, développeur web… La rédaction d’un livre blanc performant impose de disposer de compétences variées. C’est un processus qui demande également du temps, mais qui peut rapidement porter ses fruits en termes de business. Pour vous accompagner dans la rédaction de vos livres blancs, ou si vous souhaitez externaliser cette tâche, WebConversion vous propose les services de son équipe d’experts. N’hésitez pas à nous contacter pour échanger autour de votre projet de rédaction de livre blanc !
Ahcomme c’était mieux du temps des blancs. Je suis né dans un petit village d’Algérie qui s’appelait Lafayette. Nous y avions la Mairie, un hôpital, l’Ecole primaire, la gendarmerie, la
Redoutée par les coureuses, l’étape des chemins blancs entre Troyes et Bar-sur-Aube a livré un spectacle impressionnant et inédit sur la Grande Boucle."Plus que du spectacle, ce sera le tournant du Tour". À quelques minutes du départ de la 4e étape du Tour de France femmes 2022, Audrey Cordon-Ragot donne le ton. La championne de France a reconnu l'étape entre Troyes et Bar-sur-Aube. Comme tout le peloton, elle sait que les quatre chemins blancs qui jalonnent la route du jour sont propices au danger. Présents pour la première fois sur la route du Tour, ces chemins caillouteux qui serpentent entre vignes et champs excitaient autant qu'ils effrayaient avant le départ. Franceinfo sport y a passé la journée. Depuis le grand départ parisien, cette étape était sur toutes les bouches, dans toutes les têtes. "Les chemins blancs, ça nous stresse pas mal. Ça peut faire des dégâts", avouait Hugo, mécanicien de la Saint-Michel Auber 93. Cette peur, on la retrouve à tous les niveaux de la course mécaniciens, directeurs sportifs et coureuses. Quand on joue le général, on redoute les problème mécaniques. Aujourd'hui, il va falloir de la chance, en plus des bonnes jambes." Juliette Labousà franceinfo sport Même les noms les plus expérimentés du peloton redoutaient ce départ, à l'image de la favorite Annemiek van Vleuten, pourtant deux fois vainqueur des Strade Bianche et donc experte des chemins blancs "Je ne suis pas une grande fan des Strade Bianche, parce qu'on peut avoir un incident, une crevaison sans que la voiture soit là, derrière. ... C'est stressant, nerveux". D'autant que les quatre secteurs du jour sont en vérité encore plus accidentés que ceux de la célèbre course italienne. "Ce n'est pas évident d'emmener un peloton de 144 coureuses dans ces chemins, concède Franck Perque, le directeur de l'épreuve, mais avant chaque secteur, il y a un petit relief qui va étirer le peloton." Pour limiter la casse, les écuries ont toutes reconnu cette étape clé de ce premier Tour de France femmes. — Adrien Hémard-Dohain AdrienHemard July 27, 2022 Dans cette journée où le Tour ne peut pas se gagner, mais où il peut se perdre, les quatre chemins blancs sont the place to be. Après avoir longé les lacs de la forêt d'Orient, le premier pointe vite le bout de ses cailloux à la sortie de Bar-sur-Seine, alors que les vignobles champenois réapparaissent sur la course. Après avoir escaladé un coteau, le premier secteur de Celles dévoile ses cailloux blancs inhospitaliers sur 2 300 mètres. — Adrien Hémard-Dohain AdrienHemard July 27, 2022 Sur le bas côté, une bande de Belges s'emploie à vider la glacière "On est venus pour le spectacle, ça va être beau et intense. Les femmes vont avoir du mal", glisse Anna, Brugeoise. "On risque de voir des crevaisons et des chutes. On poussera les coureuses s'il faut, surtout Lotte Kopecky et les Belges. Les autres, on les poussera dans l'autre sens rires." Juste à côté, Rémy est venu de Troyes au volant de sa vieille Mehari "Elle passe mieux là-dessus que les coureuses, je n'aimerais pas y être en vélo !". C'est justement le cas de Bertrand, habitant d'un village voisin "Je ne monte ici qu'en VTT, ils sont fous de passer là en vélo. C'est sympa pour nous, pour les coureuses ça ne sera pas agréable. Elles vont crever ! Déjà qu'en VTT ça secoue…". Le revêtement caillouteux n'incite effectivement pas à la confiance, sans compter le vent et la poussière. Mais le pire est à venir. Après un deuxième secteur plus hospitalier et à l'abri dans la forêt, on arrive sur le redouté plateau de Blu de 4 400 m de long. Il s'agit surtout du seul chemin blanc de la journée qui grimpe. Au milieu de la pente, Marcel et ses amis attendent impatiemment, coupe de champagne à la main "C'est le plus dur des secteurs ici. Elles vont en baver. J'ai couru 25 ans en amateur, on ne roulait jamais ici, on n'osait pas. Elles ont du mérite de monter là. C'est plus dur que des pavés. En plus elles vont rouler à l'aveugle avec la poussière". Le cycliste amateur en profite pour glisser un conseil "Il faut passer vite, bien droite, sur un braquet assez léger et suivre les traces de voitures. Et prier pour ne pas crever." À peine le temps de remonter dans la voiture que le peloton entame ce secteur fatidique, au revêtement encore plus chaotique que les précédents. La championne d'Espagne Mavi Garcia UAE Emirates, grande perdante du jour, y change de vélo une troisième fois, alors que Cecilie Ludwig FDJ-Suez-Futuroscope y crève aussi. En haut de la côte de Vitry, les coureuses arrivent sur le dernier chemin blanc de la journée. Les trois premiers ont déjà éclaté le peloton. Le vent d'ouest se lève, et avec lui une poussière blanche qui s'immisce dans les moindres interstices. Ici, les cailloux sont rois. Ils occupent non seulement la chaussée, mais aussi les champs qui la bordent, où l'on se demande comment le blé a pu pousser au milieu de cette terre qui n'en est pas une. "C'est ici que ça va se décider. On ne capte pas trop, donc on ne sait pas trop ce qu'il se passe, mais il y a une buvette de champagne juste à côté donc ça va", savoure le Lillois Jeff. Bien vu car dans la côte de Vitry, Marlen Reusser SD Worx vient d'attaquer. La Suissesse fend le chemin blanc seule, et file vers une victoire d'anthologie. Dans sa roue, les favorites bataillent dans un groupe réduit. Les guidons tressautent, les chaines claquent, les bras tremblent au milieu de la poussière qui aveugle. Les images sont dantesques, et la course fait rage. Le pari est réussi les chemins blancs ont dynamité le peloton, sans causer trop de dégâts. Derrière les coureuses, dans leurs voitures qui forment une interminable file plus poussiéreuse qu'une tempête de sable saharienne, les directeurs sportifs peuvent souffler. À l'avant de la course, Franck Perque et les équipes d'ASO aussi. Les chemins blancs ont réussi leur entrée sur le Tour. De là à les imaginer bientôt au programme des hommes ? "Ça, il faudra voir avec Christian Prudhomme et Thierry Gouvenou", glisse dans un sourire le directeur de l'épreuve. En attendant, il est temps d'aller laver les voitures.
Cheveuxblonds ou blanc clair sur la nuqueUn toi inconnu. Fièvre et glace de ton regard bleu sous le tourment du front ». A contre-courant, également, la surprenante nouvelle RAYON HOMMES de Fabienne Kanor, dans laquelle l’épouse d’un riche cadre bancaire africain, est chargée par ce dernier de faire le tour des capitales pour l’alimenter en cravates chics. Vous Une page de Wikiversité, la communauté pédagogique libre. Un anthropologue venu des pères blancs Toute réaction ou commentaire par rapport à ce travail de recherche sont les bienvenus sur cette page de discussion. Par Lionel Scheepmans Video reprenant les passages important du parcourt scolaire et académique de Mike La personne que j’ai rencontrée pour cet exercice est professeur émérite d'anthropologie. J’ai rencontré Mike dans le cadre de la réalisation d'un court métrage ayant pour sujet la culture scientifique ». Ce travail repose donc sur la retranscription d'un entretien filmé au domicile de Mike où nous nous sommes intéressé au parcourt scolaire de Mike. Nous étions, mon collègue étudiant qui filmait pour l’occasion, Mike et moi-même, tranquillement installés dans le grenier de Mike, qui lui sert de bibliothèque et de bureau à la fois. Sa femme était un étage plus bas en train de faire de la couture. Durant l'entretien qui a duré deux heures trente, nous n'avons pas été dérangés, si ce n'est que par quelque aboiements du chien, qui n'était pas habitué de voir autant de gens dans le bureau de son maitre. Dans ce travail, je vais particulièrement m'intéresser au parcours scolaire de Mike et pour respecter ce qui a été décidé au cours concernant la quantité de données a traité pour ce travail, je me suis limité à analyser les propos enregistrés dans la première cassette vidéo. La retranscription intégrale de l'entretien se trouve à la fin de ce document et a été indexée par segment pour reprendre le terme utilisé par Demaziere & Dubare. Un nouveau segment peut apparaitre dans deux cas de figure. Soit quand cela correspond à un changement de locuteur, soit lors d'un découpage arbitraire destiner à permettre un retour facile à document audiovisuel. C'est ainsi qu'une deuxième indexation a été mise en place à la fin de chaque segment indiquant le temps d'avancement film. Durant l'entretien, Mike m'a impressionné à la fois par la rigueur chronologique de son discourt, par la précision de ses souvenirs, ainsi que par la quantité de références historiques dans lesquelles il place sa propre histoire. À de nombreuses reprises lors de la retranscription, j’ai dû consulter d'autres d'autres sources pour pouvoir, orthographier, situer et comprendre correctement toutes les informations recueillies. En raison de la qualité du récit, j’ai décidé d’utiliser parmi les deux méthodes d'analyse proposée au cours, celle décrite par Demaziere & Dubare plutôt que celle décrite par Bertaux. Les outils offerts par cette dernière méthode me sont apparus dans le contexte de ce récit, moins pertinent. Je n'ai par exemple pas ressenti la nécessite de construire un tableau pour mettre en évidence la structure diachronique. De plus, je trouve, mais cela reste un avis personnel, que présenter les informations sous forme de tableau dans le cadre d'une analyse qualitative est moins parlant qu'une reconstitution éclairée du récit tel que le propose Demaziere & Dubare. En référence donc à la méthode Demaziere & Dubare, j’ai articulé mon travail en quatre parties. Les trois premières parties après cette introduction correspondent à ce Demaziere & Dubare définissent comme les trois types d'éléments, à savoir les séquences du récit », les indices d'actants » et les propositions narratives argumentaires ». À ces trois types d'élément, nous pourrions dans le cas de ce récit ajouter ce que j'appellerai les indices révérenciels historiques » qui sont toutes informations concernant l'Histoire générale des régions et pays traversés durant le récit. J’ai fais le choix méthodologique de ne pas développer ce dernier type d'éléments afin de rester dans les propositions de Demaziere & Dubare, mais aussi, afin de me concentrer davantage sur l'histoire personnelle de Mike. Analyse séquentielle[modifier modifier le wikicode] Il s'agit ici de repérer dans la retranscription intégrale de l'entretien tous les passages les faits marquants du récit de la vie du personnage dans un ordre chronologique. Ceux-ci sont repris entre guillemets et indexé par la lettre S suivie du numéro de segment suivit du numéro de séquence soit pour exemple. Pour rendre plus apparente l'évolution du récit dans la ligne du temps, chaque référence chronologique a été doublée par une information complémentaire entre crochets [] donnant soit l'âge de Mike soit l’année de référence. En caractères gras figurent les mots clefs illustrant les séquences temporelles du parcours de Mike. Notons enfin que toutes les informations issues de la retranscription ont pu être recoupées avec celles issues du curriculum vitae de Mike accessible en ligne à l'adresse Je suis né en 39 [ Mes premiers souvenirs, c’est effectivement la Seconde Guerre mondiale », dans le nord-ouest de l’Angleterre, dans toutes ces villes bombardées, c’est un peu comme ça que j’ai vécu cette première guerre mondiale, dans un bled qui s’appelle Lancaster,» 6 après quelques années à Lancaster, on est revenu au sud de là à 20 kilomètres dans la ville de Preston » 7 C’est ça que j’ai connu quand j’étais petit, rien que des filatures, rien que des maisons back and back », toutes ces maisons d’ouvriers » 8 c’était dans la cinquième année où l’on commençait à penser à ce qu’on, l’on allait faire dans la vie. À l’époque, pour les gens, même, de ce type de collège, il n’y avait pas beaucoup de choix. On nous amenait à visiter les filatures, ou dans les mines pour susciter des vocations. » 14 on nous a fait du brainstorming » chez les vieux enseignants retraités pour passer le fameux eleven plus » c’est-à-dire que dans ces années-là en Angleterre le seuil fatidique s’était à la sortie des primaires, soit vous passiez cet examen décisif, et vous avez la chance d’aller dans les filières secondaires, soit vous restez rires dans le manuel » 9 Grâce à Dieu et à mes parents j’ai réussi cet examen et donc, je me retrouve cela devait être dans le début des années 1950 [11-12 ans] dans un collège secondaire tenu de main de maître par les jésuites. C’était le Prestern catholic collège » 10 c’était six ans en principe » 52 débarquent, c’est un collège catholique, pas ultra fanatique, mais débarquaient assez souvent des pères qui recrutaient des jeunes pour différentes congrégations. Les jésuites évidemment écrémaient le collège. Comme je n’étais pas parmi les plus doués spirituellement, les jésuites ne m’ont jamais proposé rires que je fasse partie de leur clan à eux » 17 Donc, j’ai vécu petit chez les jésuites », c’est dans ce contexte-là, si tu veux, que j’ai eu cette vocation est cette mentalité, si tu veux », je suis parti de loin pour en arriver à cet agnosticisme galopant. » 26 Et puis débarque un jour un type habillé exactement comme Lawrence d’Arabie ». 18 un père blanc » 19 au grand étonnement de mes proches et de mes camarades de classe, j’ai senti que j’avais une vocation missionnaire. », je suis parti assez jeune, à 15 ans [1954], vers 15 ans, chez les pères blancs qui venait d’ouvrir une nouvelle maison de philosophie en Irlande du Sud, mais dans le coin le plus septentrional, dans un comté qui s’appelait Countie Kerry » 20 j’avais laissé le bac assez tôt. » 51 c’était aussi un truc jésuitique. » 56 À 15 ans, mais ce n’était pas le bac français » 58 C’est ce qu’on appelle le certificat général des études si tu veux, un peu commis ici à l’athénée. Il y avait comme un des examens d’État à la fin du cycle secondaire » 60 Quand je suis arrivé à Blacklion. C’était le bled en Irlande pour la première fois. », on ne pouvait pas parler dans la maison » 79 je me retrouve là pendant deux ans » 21 on nous mettait dehors tous les mercredis », pour nous entraîner et pour nous endurcir pour la vie de broussard » 22 Je fais mes deux années de philo en Irlande », On se levait vers 5 heures 30 chaque matin. De nouveau tout de suite après la méditation et la messe, au moins 40 minutes à courir dans les Landes et à nager dans le lac glacé, surgelé.» 33 il fallait faire un mémoire chaque trimestre. J’avais fait un mémoire rires à 15 ans [1954] » 70 On rentrait pas chez soi à Noël. » 72 Il n’y avait pas un moment entre guillemets libres pour penser à autre chose. C’était une fuite en avant permanente d’activité en activité » 73 après, donc j’ai dit, je suis allé en Hollande et là on était une année dans le noviciat » 75 C’était une troisième année, qui est l’année cruciale. Avant en Irlande on n’était pas dit en pères blancs » dans une grande baraque près de Heerenberg en Hollande » un immense scolasticat » 77 j’ai passé une année c’était en 57 [18 ans]dans ce noviciat, » 80 À la fin de cette année là, 57 [18 ans], les pères blancs liquidaient cette maison, ce grand scolasticat, pour aller en Angleterre. » 82 Alors, on me demande de choisir où on voulait continuer mes études de théologie. Moi, n’ayant pas compris le programme n’ont plus, j’ai dit surtout pas chez les Frogs » comme nous les Anglais on appelle les Français », parce que j’avais demandé l’Angleterre on m’avait envoyé à Carthage » 83 c’est la première fois que j’ai mis les pieds en Belgique, c’est qu'en route pour Carthage il y avait une expo. On a passé une semaine pour visiter puis passée vers Marseille. On a pris le bateau, troisième classe, sous le pont avec les arables et les chameaux. rire 36 heures non-stop pour traverser la Méditerranée sur un vieux rafiot. » 84 il y avait déjà la guerre d’Algérie. » 85 Et là on va, c’était début septembre, on va au scolasticat qui est bâti sur la colline de Byrsa qui est l’ancien site de Carthage. » 90 Il y a quatre années donc ça fait quand même 400 étudiants, 300 étaient à Gammarth dans une espèce d’ancien campement de concentration pour les prisonniers de guerre allemande qui est devenu maintenant le centre cinématographique de la Tunisie. » 91 il y avait déjà la guerre d’Algérie donc, un tiers de la première année c’était des Français, qui partaient à la fin de l’année en Algérie comme soldats conscrits. Et pour continuer de trois années après s’ils avaient toujours la vocation, ce qui était le cas de la plupart. » 92 Et donc, là aussi quatre années de théologie. [1958-1962, 19-23 ans] », Belle Époque du prêtre-ouvrier en France. », dialogue entre marxistes communistes et chrétiens de gauche pour nous c’était une véritable révélation. » 96 là je suis devenu plus anarchogauchiste que jamais. » 97 j’ai eu affaire après avec Kilani, un Tunisien, un anthropologue tunisien » 89 trois fois on voulait te [Mike] mettre dehors. » parce que tes idées étaient complètement rires hors série rires inadmissible » 98 Quand on a quitté en 62 [23 ans] » 99 pendant la dernière année on était vraiment enfermé, pas que je ne dis pas que l’on risquait sa vie », Et l’année après, en 63 [Erreur vrai date 1962, 23 ans], on a fermé boutique si tu veux. On a rapatrié tout le monde par ce que ça devenait trop compliqué de survivre. » 100 Donc pendant cette année [1961, 22 ans], on devait s’amuser entre nous. » 102 j’ai fait mes quatre années de théologie. Comme j’étais trop jeune parce qu'en principe on ne pouvait ordonner qu’à 24 ans. Moi je n’en avais que 22 [1961-62]. Il y avait moyen d’avoir une dispense du Vatican pour 23 ans. Mais là ils ont... Ils ont dû mettre le paquet pour que je puisse passer à 22. Et de nouveau, on avait demandé où est-ce que vous voulez aller ?» 105 quand j’étais ordonné en 1962 [23 ans] et que je rentrais chez moi dans ma ville natale, mes parents organisaient une soirée souper moule dansant pour cueillir des sous pour que je puisse aller baptiser un maximum ».23 on m’a envoyé aux études rires ce qui était une condamnation. C’est-à-dire le père blanc par excellence de type barbu en brousse, bossant, travaillant comme un aigle, c’est le cas de le dire » 107 admettons on était 120 ordonner, 100 partait à gauche et à droite en brousse, et puis les 20 malheureux étaient condamnés aux études qui droit canon, qui la Bible, qui la philo, qui la théologie. Et moi on vendrait envoyer faire de la philo à la grégorienne [4 ans] que j’ai vue vendredi du coin de l’œil. J’étais à Rome de nouveau. » 109 ce brave copain à Heverlée, il m’a dit tu sais on ne voulait pas te lâcher tout de suite chez les indigènes » rires. On trouvait que tu aurais fait des dégâts si tu veux. Donc, on a dit on va leur envoyer aux études comme ça va se calmer un peu », De nouveau, oui la grégorienne, mais c’est les jésuites ! C’est un truc catholique encore, mais c’était très ouvert que de très grand gabarit. » 110 Et donc moi je n’ai jamais regretté » 112 Une de mes vocations, si tu veux, d’ethnologue, est venu à cause d’un vieux jésuite alsacien le père Goethe », Il était anthropologue dans le silence physiologique si tu veux. ». 113 Après, et pourquoi j’ai finalement quitté les pères blancs, c’est que ça donnait un peu juste parce qu’il n’y avait plus de vocation normale. » 48 C’est quand j’ai connu le brave Jean-Pierre Olivier De Sardan chez lui » 28 ça fait une quinzaine d’années [1995]» 28 déjà quand j’étais anthropologue si tu veux. On a créé l’association des anthropologues pour le développement. » 32 Et c’est pour ça que j’ai vécu jusqu’à 71 ans [2010], à cause de cette espèce de formation très saine. » 34 Complément d'information sur le système scolaire anglais tu termine tes primaires à 11 ans. Et puis il y a cette bifurcation, soit à l'époque, c’était le second school », l’école secondaire » 50 Il était inimaginable que des gens, même d’un collège d’un certain niveau, aillent dans les grandes universités. Les écoles techniques, à la limite deux ou trois, à l’université de Manchester qui était tout près, mais jamais à Oxford ou Cambridge » 15 les Anglais faisaient six ans dans le secondaire. On ne doublait pas en Angleterre. C’était très rare », Mais la plupart, admettons, le trois-quarts quitté l’école à 15 16 ans pour aller dans le monde réel ». Parce qu’il n’y avait pas de celles » [les filles] ». 62 on était 600 dans le collège. Ceux que l’on pouvait imaginer éventuellement passer dans les universités provinciales faisaient une sixième année si tu veux. Pour se préparer à ce que l’on appelait... Ça se disait ingéniera les études où la plupart décrochaient, six à sept matières maths, anglais, français, sciences, etc., et puis, après tu avais une année supplémentaire, mais c’était déjà supérieur ou tu spécialisais déjà un peu, tu avais trois sujets, soit les classiques, soit les sciences » 64 ces pots-secondaires et actuellement les séminaires ont magouiller, ont eu à juste titre si tu veux l’équivalent d’une formation en à l’université. Et donc ses deux ans de philo, malgré que je n’avais que 15 ans, j’ai mordu très vite si tu veux à la philo. » 42 Les acteurs[modifier modifier le wikicode] Nous allons ici dans cette partie du travail consacrée à la description des acteurs, mettre en évidence les personnes qui ont joué un rôle important dans le récit de Mike, sans oublier qu’il représente lui-même l'acteur principal de son récit. Vu la quantité d'acteurs présents dans le récit de Mike, j’ai trouvé opportun de les séparer en plusieurs parties et de ne pas tenir compte, et ce, afin de ne pas alourdir l'analyse, de toutes les personnalités citées par Mike dans toutes ses digressions sur l'Histoire en générale des lieux qu’il a visités. Mike[modifier modifier le wikicode] Dans cette partie ce trouvent des extrait qui nous permettent facilement mettre en évidence en caractères gras la personnalité de Mike évoluant au fil du temps. je suis issu d’un milieu relativement modeste »7 j’étais relativement doué pour ces choses-là [ l’art, et la gymnastique »10], beaucoup moins pour le grec et le latin » 11 si j’ai réussi à être aussi souvent premier de la classe, ce n’est pas parce que j’étais un intello, c’est parce que j’avais ces deux appuis qui faisaient enrager les vrais intellos rires qui ne faisaient pas de la boxe et peignaient avec leurs pieds. Tu vois, je passais avant eux. » 13 j’avais en tête de devenir artiste »16 Ou, je ne sais pas pourquoi, peut-être parce que les Anglais ont une âme de pirates, de devenir capitaine long-courrier. », Comme je n’étais pas parmi les plus doués spirituellement » 17 c’est dans ce contexte-là [militantisme des jésuites] si tu veux, que j’ai eu cette vocation est cette mentalité, si tu veux rires, je suis parti de loin pour en arriver à cet agnosticisme galopant. » 26 On sublimait beaucoup [à Blacklion], mais je te dis, moi j’ai jamais été malheureux. J’étais pas pédophile ni homosexuel rires il n’y avait rien de ces conneries-là à cette époque. » 47 Je suis parti [chez les pères blancs] convaincu que je n’avais pas mieux à faire que ça si tu veux. » 68 J’étais vraiment mordu. » 71 il y a de ces parcours de vie assez fascinants. » 89 Moi j’ai coupé les vignes, j’ai zappé la terre rires. » 91 mon français est si pittoresque et bas de gamme, c’est que j’ai appris ça au pied de ces militaires qui avaient fait la guerre rires » 94 je suis devenu plus anarchogauchiste que jamais », mon enthousiasme de jeune engagé, enragé » 97 je n’ai jamais regretté ça. » 112 Les Parents et la famille[modifier modifier le wikicode] Dans cette partie, nous pouvons souligner que Mike ne parle jamais de ses frères et/ou sœurs. Il en fait seulement allusion dans le segment 7 où il parle d'enfants au pluriel que les parents voulaient sortir d'un milieu social défavorisé. Il insiste plutôt sur la détermination de ses parents à sortir leurs enfants du milieu qu’ils ont connu. des parents qui voulaient en sortir pour nous pour les enfants. » 7 nos parents qui voulaient à tout prix que l’on aille dans la filière secondaire ce qu’eux n’ont pas pu suivre à cause de ce que je vous ai dit de ces années 1920-30 où il n’y avait pas beaucoup de sous dans les milieux populaires. » 9 Grâce à Dieu et à mes parents, j’ai réussi cet examen » 10 mes parents se sont fait fouetter le jour de Saint-Patrick encore quelque chose de cocasse rires eux qui étaient anglais, et la fête de Saint-Patrick qui est une fête irlandaise. Ils se sont fait fouetter par les protestants. » 25 Le milieu catholique minoritaire[modifier modifier le wikicode] Cette partie permet de mettre en évidence le contexte social qui aida ou en tous les cas permis à Mike de trouver sa vocation de père Blanc. À l’époque, pour les gens, même, de ce type de collège, il n’y avait pas beaucoup de choix. »14 Il était inimaginable que des gens, même d’un collège d’un certain niveau, aillent dans les grandes universités. Les écoles techniques, à la limite deux ou trois, à l’université de Manchester qui était tout près, mais jamais à Oxford ou Cambridge » 15 75 % dans les gens qui étaient venus aider et y chanter des chansons républicaines. »23 c’est une vie très saine, un peu comme tous les gens de cette génération. » 34 Il y avait tellement de prêtres si tu veux, que les gens qui avaient des vocations, à cette époque-là, étaient tout à fait normaux. » 47 Les gens ne calculent pas comme ça [pour devenir prêtre]. Il y en a des mutants qui sont assez crapuleux, mais la plupart du temps, la plupart des gens, ils sont sincères et pas schizophrènes à ce point. » 68 Les gens qui n’étaient pas copie conforme on les élimine. Et on disait, on n’avait pas la vocation. » 81 la plupart des gens que j’ai connus en première année sont revenus trois ans après quand moi j’étais sur le point d’être ordonné, eux. Ils rentraient au scolasticat. » 92 le catholicisme anglais a été très, très clérical sans être cléricalisme. Les gens adoraient le clergé, il trouvait tout à fait ça normal que le clergé et les meilleurs morceaux, des beaux presbytères, etc. » 96 imaginer quelle était la situation des catholiques en Angleterre. Nous étions convaincus corps et âme d’avoir la vraie foi, et la seule vraie foi, mais nous étions minoritaires et donc, il y avait une sorte de paradoxe, cette conviction d’être catholique ce qui veut dire universelle, et puis de l’autre côté, psycho sociologiquement, d’être une minorité entourée par des schismatiques, des hérétiques. » 24 Ma génération se bagarrait plus tous les jours avec les protestants », il y avait des rivalités, des guerres de religion presque qui traînait encore des années 1930 et 40 »25 On ne pouvait pas faire mieux que d’être curé si vous voulez. » 66 Et on n’y croyait, il n’y avait rien d’hypocrite » 68 Les personnes ressources[modifier modifier le wikicode] Les extraits repris ici mettent en scène de façon plus ou moins chronologique, les personnes ressources qui ont permis à Mike de faire ce qui qu’il qualifie lui-même de promotion sociale », mais aussi qui ont contribué à forger sa personnalité. En Angleterre on nous a fait du brainstorming » chez les vieux enseignants retraités pour passer le fameux eleven plus » » 9 On nous amenait à visiter les filatures, ou dans les mines pour susciter des vocations. » 14 Grâce à Dieu et à mes parents, j’ai réussi cet examen »10 chez les jésuites, il y avait une sorte de militantisme polémique. », »un catholicisme sur la défensive et bas de gamme »26 débarquaient assez souvent des pères qui recrutaient des jeunes pour différentes congrégations. Les jésuites évidemment écrémaient le collège » 17 Les pères blancs passaient dans tous les collèges. Alors, il montrait des films aussi et il recrutait comme ça. Ça allait de soi à l’époque, ça paraît totalement aberrant maintenant. » 66 c’était un père blanc, un missionnaire d’Afrique, congrégations d’Afrique fondée par le cardinal Lavigerie. Fin du XIXe en Algérie surtout pour noyauter le monde musulman. Lui, il faisait miroiter monts et merveilles, c’était presque comme si tu devenais père blanc et que tu voyageais aux frais de la princesse en plus d’être garanti ad vitam aeternam. » 19 En Irlande certains séminaristes avaient des parents dans l’armée républicaine et il allait de soi que comme catholique, il allait de soi que l’on était contre la reine, qu’on était pour la liberté des Irlandais. » 23 Le séminaire n’était pas borné, il n’était pas constipé, on avait de très bons profs. Ils étaient très motivés, très intelligents, ce n’était pas un catholicisme, si tu veux, heuuu... C’était pas trop clérical. » 33 c’était vraiment un système militaire, avec la prière en plus. » 34 il y avait des profs absolument enthousiasmants. Silence c’était très stimulant. » 71 On avait renoncé à sa famille entre guillemets. Sa famille désormais c’était des pères blancs. » 73 les pères blancs se distinguaient par le caractère international. », et de toutes les classes sociales. », un type avec lequel j’avais beaucoup sympathisé qui étais un géologue à vocation tardive », il y avait des gens extrêmement intelligents et puis il y avait des gens de basse extraction et puis des bourgeois [durant les deux année de philo à Blacklion en Irlande] » 74 Avant en Irlande on n’était pas dit des pères blancs on avait une soutane noire si tu veux, et un col romain. Parce que les pères blancs avaient un système un peu différent. Dans d’autres congrégations, on était tout de suite dans le noviciat. Chez nous c’était philo d’abord, un peu aussi dans une période de rodage. » 77 on ne pouvait pas parler dans la maison. Rires et il avait un silence... » 79 s'il y avait un visiteur, à ce moment-là le supérieur disait deo gracia » et on pouvait papoter. Mais on trouvait ça tout à fait inclus dans le prix. C’était tout à fait... C’était pas pesant si tu veux. » 80 En Hollande à ce moment-là on avait tous l’habit si tu veux. On était tous habillés comme Lawrence d’Arabie, mais surtout on avait, hé hé, un gandoura de travail. » 78 du monde très intéressant, un père maître que maintenant je trouve absolument con. Mais un peu, heu... et rigide si tu veux, mais on le trouvait très sympa à l’époque. Il avait l’air ouvert, c’était un hollandais, Vandenbosch. Gentil, un peu stave ». À cheval sur le règlement. » 80 Les gens qui n’étaient pas copie conforme on les élimine. Et on disait, on n’avait pas la vocation. » 81 En Tunisie on était une demi-douzaine il y avait un Écossais, il y avait deux Allemands, et des hollandais, et moi. » 88 qu’est-ce que c’est foutu blanc vienne nous convertir, nous qui sommes la dernière religion prévue par dieu quoi? Donc il y avait cette espèce de... ils n’étaient pas tous antichrétiens, on avait beaucoup d’amis parmi les Tunisiens, mais quand j’y réfléchis, surtout quand j’ai eu affaire après avec Kilani, un Tunisien, un anthropologue tunisien rire.» 89 les pères blancs n’étaient pas du tout, n’était pas une congrégation d’intellos. On était vraiment... L'idéale étaient vraiment, l’idéal de Broussard. » 91 Plus caserne que ça et tu meurs quoi. Le père spirituel essayait... On avait chaque soir ce qu’on disait une lecture spirituelle quoi, de sept heures à sept heures et demie, avant d’aller manger. Il nous haranguait sur la nécessité de rester chaste, de rester obéissant, etc., etc. » 93 une atmosphère très virile sans être machiniste, il n’y avait pas de femmes en face, donc... Mais un milieu très sportif » 95 il y avait des mouchards, on dirait des types qui étaient soit par... qui était peut-être même payé entre guillemets rires pour dénoncer les déviations » 98. trois fois on voulait te [Mike] mettre dehors. » 98 les pères blancs n’étaient pas des mormons ou des témoins de Jéhovah. Ils étaient comme un homme très modéré et pas du tout... fanatisé. » 100 il y avait déjà des exégèses, allez, des gens qui étudiaient la Bible d’une manière ultra scientifique s’était un peu schizophrène parce qu’il démontrait à la limite que Jésus était une chose est que l’église n’était pas prévue dans le programme si tu veux » 104 on avait un vieux prof qui était venu à Carthage de Sainte-Anne qui avait fait une thèse sur la musique arabe en sept volumes rires et qui lors des fêtes nous chantaient, parce qu’il y avait un Noël ou à Pâques, on avait des banquets entre guillemets, et souvent je ne me rappelle plus son nom, mais il insistait pour chanter des chants en arabe rires. C’était très indigeste. Mais il était un type absolument fascinant. » 106 On était toujours en communauté, moi j’ai jamais vécu seul, les jésuites si tu veux chacun es un one-man-show, ils n’ont pas de vie de communauté, tandis que les pères blancs, on était obligé de passer au moins 1 heure par jour ensemble nation ne disait rien. Même si maintenant on ne regarde que la télévision, à l’époque c’était obligé, et toujours trois, et toujours trois de nationalité différente. Jamais trois Anglais ensemble, jamais trois Belges, etc. » 107 À Rome c’est les jésuites ! C’était un truc catholique encore, mais c’était très ouvert que de très grand gabarit. Tu avais... Je me rappelle avoir reçu un cours sur Bill Wittgenstein par un vieux jésuite anglais, vocation tardive » 111 il y avait donc de très très grands philosophes si tu veux. Un des seuls professeurs catholiques à avoir eu sa notice nécrologique dans le Times magazine c’était un certain Lolegan, un jésuite canadien qui était le saint Thomas redivivus du catholicisme du siècle passé. » 111 On avait un cours d’un jésuite allemand sur le marxisme et le léninisme, mais même les marxistes et les léninistes n’auraient pas pu le suivre, car c’était tellement détaillé, si tu veux. » 112 un prof de théologie... Une de mes vocations, si tu veux, d’ethnologue, est venu à cause d’un vieux jésuite alsacien le père Goethe qui habitait avec de Loubac à la Fourvière à Lion. Il nous donnait des cours en latin approximatif sur l’histoire des religions. Mais il était d’un iconoclasme total rires vraiment très stimulant. C’était un type qui a fait du terrain au Tchad. Il a failli se faire expulser des jésuites parce qu’il a refusé de revenir à temps pour commencer son cours par ce qu’il y avait Dieu sait quel sacrifice au Tchad et il voulait absolument assister à cela. Il a fait comme ça assez supérieure doigt d’honneur. Il était anthropologue dans le silence physiologique si tu veux. » Plus tard j’ai connu le brave Jean-Pierre Olivier De Sardan chez lui parce que lui est d’origine huguenote. Et je me suis rendu compte que ses ancêtres se sont fait massacrer parce qu’il ne croyait pas... » 28 quand j’étais anthropologue si tu veux. On a créé l’association des anthropologues pour le développement. » 32 Conclusion et logique du récit[modifier modifier le wikicode] Dans ce chapitre nous allons-nous penchez sur certains extrais de types narratifs et argumentaire dans le but de mettre en évidence ce qu’appelle l'univers des croyances. Je n'ai malheureusement pas la place dans ce travail, ni les compétences pour me lancer dans une analyse structurale et sémantique de toutes les propositions narratives et argumentatives telle que Demaziere & Dubare en font la démonstration. Néanmoins, je tenterais dans le cadre de cet exercice de mettre en évidence une logique dans la vision du monde ou système de représentation de Mike tel qu’il nous l'offre dans son récit. Mike nous dis je suis parti de loin pour en arriver à cet agnosticisme galopant. » 26 Dans son discourt on peut constater que ce lieu lointain prend déjà racine chez ses parents puis qu’il nous dit Il y avait quelque chose de génétique quelque part, mais mon père, ma mère, sont assez doués pour les études »7 Bien que, comme nous l'avons déjà vu, Mike se représente durant sa jeunesse comme un enfant par forcément doué ni spirituel », ni intellectuellement » cfr il n'en reste pas moins qu’il était déjà à l'époque aussi souvent premier de classe ». Cette dissonance cognitive pourrait à mon sens s'expliquer à partir du moment ou l’on considère que Mike perçoit sa réussite intellectuelle non pas comme un mérite, mais comme un cadeau de Dieu et de ses parents. Grâce à Dieu et à mes parents, j’ai réussi cet examen » 10 Vient ensuite sa vocation probablement suscitée par le milieu catholique minoritaire dont il faisait partie. Bon, aujourd’hui c’est bien plus compliqué que ça, mais à l’époque on n’y voyait vraiment, qu’il fallait scruter sa conscience et entendre plus ou moins en sourdine ou indistinctement un véritable appel de la part de Dieu. Moi j’avais cru que j’avais entendu vaguement que c’était le cas rires » 20 puis une déconstruction de sa foi en l'église On a rigolé [Mike et Kilani] en disant que moi j’étais programmé pour le convertir lui à l’islam et que tous les deux on était complètement athées. » 89 Tout en respectant et en valorisant comme nous l'avons vu la qualité de l'esprit et de la formation des pères blancs. Ce qui constituerait un nouveau paradoxe si l’on n'avait pas relevé dans notre analyse des personnes ressources que les valeurs mises en avant par Mike chez les pères blancs sont bien plus de l’ordre du pragmatisme que du dogmatisme. Il serait tentant de croire que comme certains de ses professeurs, Mike en arrive à différencier sa foi en Dieu de sa foi en l'Église. des gens qui étudiaient la Bible d’une manière ultra scientifique s’était un peu schizophrène parce qu’ils démontraient à la limite que Jésus était une chose est que l’église n’était pas prévue dans le programme si tu veux » 104 Dans ce mécanisme de déconstruction et de séparation, Mike en arrive à se découvrir une nouvelle vocation qui est celle d'ethnologue. Une de mes vocations, si tu veux, d’ethnologue, est venu à cause d’un vieux jésuite alsacien le père Goethe », un iconoclasme total rires vraiment très stimulant. » Cette vocation d’anthropologue, elle nous est racontée, dans la suite du récit qui je rappelle à durée plus de deux heures et demie. Malheureusement, l'espace prévu pour ce travail d'analyse de récit de vie est déjà largement dépassé. Je dois donc terminer ici. Je le ferais sous forme de clin d’œil par cette conclusion personnelle Si tous les chemins mènent à Rome, de Rome tous les chemins semblent possibles Annexe retranscription intégrale de l’entretien[modifier modifier le wikicode] Retranscription intégrale de la première moitié de l’entretien audiovisuel avec Mike première cassette. 1. Alors, dites-moi un peu, comment est ce que ça a commencé ? 0555. 2. Cela remonte très loin quand 3. Oui oui, mais c’est ça l’idée. 0557. 4. Cela peut remonter au-delà de Noé jusqu’à 5. Eh bien non, comment est-ce que cela a commencé pour vous dans votre vie ? 0607. 6. Je suis né en 39. Mais je n’ai pas beaucoup de souvenirs de cette époque-là. Il paraît que c’était le même ou Pie XII a été couronné pape à Rome, mais évidemment, je n’ai pas beaucoup de souvenirs. Mes premiers souvenirs, c’est effectivement la Seconde Guerre mondiale, vaguement... Par ce que mon père était, aurait dû être à Dongkuk, mais il n’y était pas, et donc il est entré dans les pompiers, et donc heu ..., dans le nord-ouest de l’Angleterre, dans toutes ces villes bombardées, c’est un peu comme ça que j’ai vécu cette première guerre mondiale, dans un bled qui s’appelle Lancaster, une vieille ville romaine, et qui est peut-être la dernière grande ville industrielle avant d’arriver en Écosse qui est quant même à 90 miles de 7. Et donc, c’est un milieu, je dirais moderne, dans le sens que c’est dans ce coin-là qu’est parti ce que je dirais, ce que l’on appelle, mais que les gens n’acceptent plus à proprement parler la révolution industrielle. Et c’est chez moi dans la vie de mes parents, parce qu’après quelques années à Lancaster, on est revenu au sud de là à 20 kilomètres dans la ville de Preston, qui était effectivement, ce n’est pas du chauvinisme de ma part, vraiment un des berceaux de la révolution industrielle. C’est là qu'Arkwright a mis en marche ces fameux métiers à tisser et mécanisé et qui ont provoqué immédiatement une réaction. 8. Je vous dis ça parce que je suis issu d’un milieu relativement modeste, mais avec des parents qui voulaient en sortir pour nous pour les enfants. Eux étaient assez doués. Il y avait quelque chose de génétique quelque part, mais mon père, ma mère sont assez douées pour les études, mais à cause de la modestie pour ne pas dire la misère du milieu, mes parents n’ont pas pu, parce que cela se payait à l’époque les études, n’ont pas pu payer ça. Je crois qu’ils se sont compensés un peu sur les enfants, mais aussi en voulant sortir de ces milieux non pas coraniques », mais plutôt coroniques » rires, car c’était des corons, pas des mines, ma ville était uniquement à base du coton. C’est ça que j’ai connu quand j’étais petit, rien que des filatures, rien que des maisons back and back », toutes ces maisons d’ouvriers, où il n’y avait que des briques et des pavés. 9. Mes premières vraies études s’étaient, de nouveau, c’était aussi un sort d’acharnement de la part de nos parents qui voulaient à tout prix que l’on aille dans la filière secondaire ce qu’eux n’ont pas pu suivre à cause de ce que je vous ai dit de ces années 1920-30 où il n’y avait pas beaucoup de sous dans les milieux populaires. Et, on nous a fait du brainstorming » chez les vieux enseignants retraités pour passer le fameux eleven plus » c’est-à-dire que dans ces années-là en Angleterre le seuil fatidique s’était à la sortie des primaires, soit vous passiez cet examen décisif, et vous avez la chance d’aller dans les filières secondaires, soit vous restez rires dans le manuel, menuiserie, plomberie, et Dieu sait 10. Grâce à Dieu et à mes parents j’ai réussi cet examen et donc, je me retrouve cela devait être dans le début des années 1950 dans un collège secondaire tenu de main de maître par les jésuites. C’était le Preston Catholic Collège ». Et là aussi si vous voulez, si j’ai réussi moi, paradoxalement c’est parce que dans les notes de fin d’année on faisait entrer en ligne de compte l’art, et la boxe ou la 11. Ah ! Ça, c’est original ça ! 1108. 12. Et comme j’étais relativement doué pour ces choses-là, beaucoup moins pour le grec et le latin, parce qu’à l’époque il y avait 4 niveaux dans chaque année, si tu veux. Il y avait le groupe A qui était grec latin, il y avait le groupe B, qui n’était pas à la hauteur du grec latin et donc qui faisait un peu de maths et de sciences, et puis on descendait vers les bas-fonds par ce qu' 13. Et moi, si tu veux, si j’ai réussi à être aussi souvent premier de la classe, ce n’est pas parce que j’étais un intello, c’est parce que j’avais ces deux appuis qui faisaient enrager les vrais intellos rires qui ne faisaient pas de la boxe et peignaient avec leurs pieds. Tu vois, je passais avant 14. Et c’était dans la cinquième année où l’on commençait à penser à ce qu’on, l’on allait faire dans la vie. À l’époque, pour les gens, même, de ce type de collège, il n’y avait pas beaucoup de choix. On nous amenait à visiter les filatures, ou dans les mines pour susciter des 15. Il était inimaginable que des gens, même d’un collège d’un certain niveau, aillent dans les grandes universités. Les écoles techniques, à la limite deux ou trois, à l’université de Manchester qui était tout près, mais jamais à Oxford ou Cambridge. C’était inimaginable si vous 16. Et moi j’avais en tête de devenir artiste, n’ont pas artiste peintre si vous voulez, mais artiste commerciale, pour faire des panneaux publicitaires, ou des trucs comme ça. Rires.1315. 17. Ou, je ne sais pas pourquoi, peut-être parce que les Anglais ont une âme de pirates, de devenir capitaine long-courrier. Et puis débarquent, c’est un collège catholique, pas ultra fanatique, mais débarquaient assez souvent des pères qui recrutaient des jeunes pour différentes congrégations. Les jésuites évidemment écrémaient le collège. Comme je n’étais pas parmi les plus doués spirituellement, les jésuites ne m’ont jamais proposé rires que je fasse partie de leur clan à eux. Passaient les salésiens, les 18. Et puis débarque un jour un type habillé exactement comme Lawrence d’Arabie, un grand burnous » blanc tissé main en laine berbère et grande soutane blanche avec un grand chèche rouge et un grand chapelet, qui est encore accroché au mur quelque part ici rires.1428. 19. Et c’était un père blanc, un missionnaire d’Afrique, congrégations d’Afrique fondée par le cardinal Lavigerie. Fin du XIXe en Algérie surtout pour noyauter le monde musulman. Lui, il faisait miroiter monts et merveilles, c’était presque comme si tu devenais père blanc et que tu voyageais aux frais de la princesse en plus d’être garanti ad vitam 20. Donc, au grand étonnement de mes proches et de mes camarades de classe, j’ai senti que j’avais une vocation missionnaire. Bon, aujourd’hui c’est bien plus compliqué que ça, mais à l’époque on n’y voyait vraiment, qu’il fallait scruter sa conscience et entendre plus ou moins en sourdine ou indistinctement un véritable appel de la part de Dieu. Moi j’avais cru que j’avais entendu vaguement que c’était le cas rires et dont je suis parti assez jeune, à 15 ans, vers 15 ans, chez les pères blancs qui venait d’ouvrir une nouvelle maison de philosophie en Irlande, en Irlande du Sud, mais dans le coin le plus septentrional, dans un comté qui s’appelait Countie Kerry et qui avait été dévasté par les famines, les fameuses famines de pommes de terre, en Irlande. Quand il sortait, c’était le bled, le bled impossible. Il n’y avait pas de goudron comme on dit en Afrique, il y avait un train, mais ce n’était pas un train, c’était un bus recyclé, mais qui roulait sur les rails quand même rires, mais qui était un endroit, mais, sauvagement superbe, et cette maison était tout à fait neuve. Ce n’était pas un Club Med. Ce n’était pas un hôtel ibis, mais c’était assez étonnant comment droit, si tu 21. Et je me retrouve là pendant deux ans, en Irlande du Sud, à l’époque où assez paradoxalement, j’ai vécu dangereusement, si vous voulez, à l’insu de mon plein gré. Je ne me suis jamais rendu compte à quel point, j’ai eu beaucoup d’expérience assez kamikaze. À l’époque l’armée républicaine irlandaise sortait de derrière les fagots de nouveau dans ce coin-là entre autres parce que c’était tellement isolé qui pouvait se cacher dans le maquis et dans les montagnes. Et ils avaient déjà la sale manie de s’habiller en curé, et de frapper à la porte de la gendarmerie et de mettre un cocktail Molotov dans la boîte aux lettres, si tu 22. Nous on était habillé en curé, chaque fois que l’on sortait, on nous mettait dehors tous les mercredis qu’il pleuve, qu’il neige, qu’ils fassent 50° à l’ombre, les supérieurs nous foutaient dehors pour nous entraîner et pour nous endurcir pour la vie de broussard, si tu veux, en Afrique. Mais chaque fois qu’on sortait, on se faisait harceler par les soldats britanniques qui imaginaient qu’on était des terroristes Rires.1804. 23. Et c’était assez apocalyptique, si tu veux, certains séminaristes avaient des parents dans l’armée républicaine et il allait de soi que comme catholique, il allait de soi que l’on était contre la reine, qu’on était pour la liberté des Irlandais. Moi j’avais, quand j’étais ordonné en 1962 et que je rentrais chez moi dans ma ville natale, mes parents organisaient une soirée souper moule dansant pour cueillir des sous pour que je puisse aller baptiser un maximum de petits bébés, les arracher aux griffes de Satan. Ils ont loué le Irish-club, il y avait des Irlandais à 75 % dans les gens qui étaient venus aider et y chanter des chansons républicaines. Cela allait de soi. Nous, ma famille elle était pur sang anglais de père en fils depuis au moins Guillaume le 24. Et donc, c’était assez cocasse comme situation, par ce que c’est difficile sur le continent entre guillemets, d’imaginer quelle était la situation des catholiques en Angleterre. Nous étions convaincus corps et âme d’avoir la vraie foi, et la seule vraie foi, mais nous étions minoritaires et donc, il y avait une sorte de paradoxe, cette conviction d’être catholique ce qui veut dire universelle, et puis de l’autre côté, psycho sociologiquement, d’être une minorité entourée par des schismatiques, des hérétiques. Il n’y avait pas de musulmans à l’époque, il n’y avait que des protestants. On ne les fréquentait pas. La plupart des sermons avaient un accent très puritain. Il ne fallait pas se marier avec un protestant, jamais mettre les pieds dans une école protestante, etc., etc. 2011 25. Ma génération se bagarrait plus tous les jours avec les protestants, mais mes parents se sont fait fouetter le jour de Saint-Patrick encore quelque chose de cocasse rires eux qui étaient anglais, et la fête de Saint-Patrick qui est une fête irlandaise. Ils se sont fait fouetter par les protestants. Donc, il y avait des rivalités, des guerres de religion presque qui traînait encore des années 1930 et 40. 2035. 26. Donc, j’ai vécu petit chez les jésuites, il y avait une sorte de militantisme polémique. Les cours de religion n’étaient pas du tout comme aujourd’hui où on explique le fin fond des Évangiles, etc. c’était démontré que l’Église catholique était la seule vraie, que ceci est que cela. C’était très apologétique et très polémique. C’était un catholicisme sur la défensive et bas de gamme et comme j’ai dit très militant. Même les associations s’appelaient la religion de Marie » ou les paix de l’esprit ». Et c’était vraiment l’idée de lutter contre les non-catholiques pour avoir gain de cause. Donc, c’est dans ce contexte-là, si tu veux, que j’ai eu cette vocation est cette mentalité, si tu veux rires, je suis parti de loin pour en arriver à cet agnosticisme 27. On avait une foie, heeuu... Aussi il y avait toute l’histoire de la persécution, c’est-à-dire ses Jean-Paul II qui a canonisé des martyrs de l’Angleterre catholique, si tu veux. Mais on nous avait jamais dit au collège que les catholiques en 10 ans à l’époque de la Reine Mary, avaient massacré plus de protestants que les protestants en 400 ans. Il y avait quelque chose de totalement loufoque. 2207. 28. C’est quand j’ai connu le brave Jean-Pierre Olivier De Sardan chez lui parce que lui est d’origine huguenote. Et je me suis rendu compte que ses ancêtres se sont fait massacrer parce qu’il ne croyait pas... 2220. 29. Il y a longtemps que tu connais heuu... 2221. 30. Oui oui quand même, ça fait une quinzaine d’années. Je suis allé chez lui... 2226. 31. Avant d’être dans le parcours déjà heuu...2229. 32. Non non déjà quand j’étais anthropologue si tu veux. On a créé l’association des anthropologues pour le développement. Mais ce qui m’a frappé si tu veux, mais déjà à l’époque, je commençais à sentir qu’il y avait un double étendard, si tu veux, eux se sont fait massacrer parce qu’il ne croyait pas à la transsubstantiation, à la présence réelle de Jésus dans le pain consacré, et les miens se sont fait massacrer pour avoir cru à cela. C’est assez interpellant rires, comme tu as ces points de repère tout à fait extrêmes est opposés. 2307. 33. Je fais mes deux années de philo en Irlande de c’était très intéressant. Le séminaire n’était pas borné, il n’était pas constipé, on avait de très bons profs. Ils étaient très motivés, très intelligents, ce n’était pas un catholicisme, si tu veux, heuuu... C’était pas trop clérical. Et surtout on avait une vie en plein air. On se levait vers 5 heures 30 chaque matin. De nouveau tout de suite après la méditation et la messe, au moins 40 minutes à courir dans les Landes et à nager dans le lac glacé, surgelé. Je te dis, tu ne pouvais pas dire non c’était absolu, on te foutait dehors c’était vraiment un système militaire, avec la prière en plus. 2414. 34. Et c’est pour ça que j’ai vécu jusqu’à 71 ans, à cause de cette espèce de formation très saine. On bouffait pas du caviar, on ne buvait pas du champagne, on avait des flocons d’avoine et des bazars comme ça. Et donc, c’est une vie très saine, un peu comme tous les gens de cette génération. Mine de rien, moi je vois mes beaux-parents ici, ils ont tous 80 sinon 90 ans passés qui ont connu une enfance qu’ils disent difficile, mais où c’était très fin, on bouffait pas de viande, il n’y avait que du pain de seigle, des flocons d’avoine, et du lait entier, etc., etc. 2448. 35. Paradoxalement cette génération, on dit toujours qu’il y a une augmentation de l’espérance de vie, mais je ne suis pas sûr que votre génération va survivre autant que la mienne par ce qu’il y a tellement de pollution, il y a tellement de mal bouffe, etc. Nous qu’on ait cette chance à l’insu de notre plein gré d’avoir une enfance, une adolescence, émane à certaines années de notre vie adulte dans un monde qui qui donnerait des boutons aux jeunes d’aujourd’hui, mais qui était relativement, physiquement en saine, et même psychologiquement sain, si tu veux. On n’était pas traumatisé, il ne se posait pas trop de problèmes. 2532. 36. Après ces deux années-là,...2537. 37. Donc ça, donc ça pour faire un petit peu l’équivalent avec le système belge... 2541. 38. Le système belge, si tu veux, jusqu’à ce qu’il y a peu, ça allait de soi que tout le monde était catholique... 2548. 39. Non, mais je parle par rapport aux études. Parce que vous avez fait deux ans de philosophie. 2550. 40. En Irlande oui. 2554. 41. Mais heu, donc, ça c’est quel niveau par rapport à ce que l’on dirait en Belgique ? C’est déjà université ou bien ? 2559. 42. Oui, oui parce que ces pots-secondaires et actuellement les séminaires ont magouiller, ont eu à juste titre si tu veux l’équivalent d’une formation en à l’université. Et donc ses deux ans de philo, malgré que je n’avais que 15 ans, j’ai mordu très vite si tu veux à la philo. 2625. 43. Une formation universitaire ? À 15 ans ? 2629. 44. Oui, j’étais né très jeune si tu veux Rire de moi. Et de fait, c’était, je dis, oui... 2638. 45. Vous étiez précoces alors ? 2639. 46. On était en quoi, une trentaine, une soixantaine d’étudiants, mais un petit noyau dur de profs, une demi-douzaine de profs, mais très motivés, très accueillants. Ils étaient dans le même couloir que nous, quand tu avais un problème, comprendre ce que Saint-Thomas voulait dire par la transsubstantiation, tu allais chez ton prof et il était toujours là. Il était disponible 24 heures sur 24 pour discuter. On avait que ça à faire et il n’y avait pas d’activités extracurriculaires. Il y avait le foot. J’essaie de la spéléologie. J’essaie de l’escalade. On marchait, on avait des vélos, on faisait des centaines de 47. Donc, c’était vraiment une vie à la fois spartiate, et spirituelle. On sublimait beaucoup, mais je te dis, moi j’ai jamais été malheureux. J’étais pas pédophile ni homosexuel rires il n’y avait rien de ces conneries-là à cette époque. Il y avait tellement de prêtres si tu veux, que les gens qui avaient des vocations, à cette époque-là, étaient tout à fait normaux. Quoi ? 2748. 48. Après, et pourquoi j’ai finalement quitté les pères blancs, c’est que ça donnait un peu juste parce qu’il n’y avait plus de vocation normale. On n’en y reviendra peut-être. Après ces deux années-là,... 2804. 49. Pour récapituler, les études primaires comme chez nous, et puis ça nous mènent à quel âge? L’école primaire, pour apprendre... 2814. 50. Mais c’est 11 ans. C’est-à-dire que tu commences, oui, tu commences comme ici tu termines tes primaires à 11 ans. Et puis il y a cette bifurcation, soit à l'époque, c’était le second school », l’école secondaire et l’équivalent de l’athénée si vous voulez. 2829. 51. Donc, c’était trois ans alors ? 2831. 52. Non, non après, c’était six ans en principe. Mais comme j’avais laissé le bac assez tôt. 2840. 53. Plutôt que... 2842. 54. Plutôt que le normale oui. 2844. 55. À d’accord, oui. 2845. 56. Mais c’était aussi un truc jésuitique. 2846. 57. Alors, vous avez réussi à quel âge le bac. 2848. 58. À 15 ans, mais ce n’était pas le bac français ! 2850. 59. Ah bon, c’est différent ? 2851. 60. C’est ce qu’on appelle le certificat général des études si tu veux, un peu commis ici à l’athénée. Il y avait comme un des examens d’État à la fin du cycle secondaire qui était quand même assez coriace. Ce n’était pas de gnognotte », mais... 2910. 61. Vous avez gagné trois ans par rapport à un élève normal ? 2914. 62. Non, de parce que les Anglais faisaient six ans dans le secondaire. On ne doublait en Angleterre. C’était très rare des jeunes qui ... Mais la plupart, admettons, le trois-quarts quitté l’école à 15 16 ans pour aller dans le monde réel. Parce qu’il n’y avait pas de celle », les celles » étaient de l’autre côté de la rue dans un couvent. Ça fait que rires. 2943. 63. Les selles, c’est ? 2944. 64. Les filles ! Il y avait que des garçons, on était 600 dans le collège. Ceux que l’on pouvait imaginer éventuellement passer dans les universités provinciales faisaient une sixième année si tu veux. Pour se préparer à ce que l’on appelait... Ça se disait ingéniera les études où la plupart décrochaient, six à sept matières maths, anglais, français, sciences, etc., et puis, après tu avais une année supplémentaire, mais c’était déjà supérieur ou tu spécialisais déjà un peu, tu avais trois sujets, soit les classiques, soit les 65. Et donc si j’ai bien compris ceux des pères blancs qui sont venus vous chercher à l'école et vous dirent ... ? 3038. 66. Les pères blancs passaient dans tous les collèges. Alors, il montrait des films aussi et il recrutait comme ça. Ça allait de soi à l’époque, ça paraît totalement aberrant maintenant. Ça paraît absolument scandaleux d’arracher au ventre maternel des jeunes, mais à l’époque tout le monde était très content. Et moi aussi entre guillemets, je n’étais pas le seul. Dans mes amis, il y a au moins 10 qui sont partis, soit chez les jésuites, soit dans le grand séminaire chez le clergé séculier. On n’avait pas à l’idée de cette époque-là... On ne pouvait pas faire mieux que d’être curé si vous voulez. 3121. 67. C’était vraiment une aubaine en faite? 3122. 68. C’était une aubaine entre guillemets, mais c’était une véritable promotion sociale. Et on n’y croyait, il n’y avait rien d’hypocrite. Moi je crois que souvent on dit en Afrique il devient curé parce qu’il veut rester dans le bled. Ça fait des analyses un peu cyniques à la Bourdieu. Tu vois ? Les gens ne calculent pas comme ça. Il y en a des mutants qui sont assez crapuleux, mais la plupart du temps, la plupart des gens, ils sont sincères et pas schizophrènes à ce point. Je suis parti convaincu que je n’avais pas mieux à faire que ça si tu veux. 3207. 69. Et donc là vous est arrivé, ils vous ont encadré, vous est fait de deux années de philosophie, et de là après vous avez réfléchi... 3209. 70. Ce qui est intéressant retenir ici c’est qu’il y avait des examens évidemment. Il y avait déjà, je me rappelle encore, il fallait faire un mémoire chaque trimestre. J’avais fait un mémoire rires à 15 ans, pour comparer la philosophie naissante chez les Ioniennes, les premiers philosophes grecs avec la cosmologie pharaonique égyptienne. Et j’avais écrit une centaine de pages dans un carnet avec des beaux dessins, avec le ciel égyptien qui est une grande femme, une grande vache sacrée. 3258. 71. J’étais vraiment mordu. Parce qu’il y avait des profs absolument enthousiasmants. Silence c’était très stimulant. C’était très régulier aussi. Chaque matin à 5 heures 30 les cloches sonnent quelqu’un frappent à la porte et 10 je me rappelle même plus en latin lèves-toi. Et je dis, c’était rythmé. Tu avais 30 minutes par semaine pour écrire une lettre à ses parents. On allait au lit exactement à la même heure. C’était un peu comme l’armée. C’était vraiment très, très régulier. 3343. 72. Interruption pour le cadrage. 3352. 73. Et après je pars. Je vais chez moi. On rentrait pas chez soi à Noël. Pour cela c’était un de mes premiers chocs entre guillemets. C’est ça qui est intéressant, tu t’engages comme ça et c’est une espèce de carte blanche. Et tout d’un coup je me suis rendu compte que je ne serai pas chez moi pour le jour Noël. Là, ça m’a vraiment secoué si tu veux. Il fallait rester... On avait renoncé à sa famille entre guillemets. Sa famille désormais c’était des pères blancs. Bon, Noël s’était très bien passé. On avait toutes sortes d’activités aussi, on faisait du théâtre on faisait 36 trucs dont je me souviens maintenant c’était fascinant. Il n’y avait pas un moment entre guillemets libres pour penser à autre chose. C’était une fuite en avant permanente d’activité en activité, mais très formative si tu veux, à la vie en commun. 3451. 74. Parce on était déjà... les pères blancs se distinguaient par le caractère international. Déjà en Irlande, bon, on est en Irlande, pas en Angleterre, mais, tu avais déjà à l’époque des Écossais des Irlandais des Gallois et des Anglais, et de toutes les classes sociales. On avait un type dont le père avait traduit le livre des morts égyptiens et qui était curateur du British Museum. Tu avais, un type avec lequel j’avais beaucoup sympathisé qui étais un géologue à vocation tardive comme on disait qu’avait décidé à 30 ans de se faire pères blancs et qui avait fait une thèse, j’ai encore sa thèse ici, c’était sur les formations cristallines entre la longitude 47,3 et je ne sais quoi en Islande. Il m’a donné ça donc, il y avait des gens extrêmement intelligents et puis il y avait des gens de basse extraction et puis des bourgeois. Et tout ça, ça se mélange très bien. 3552. 75. Et après, donc j’ai dit, je suis allé en Hollande et la on était une année dans le noviciat , avec des Allemands, avec des Hollandais, et quelques 76. Toujours dans le cas de la formation des pères blancs ? C’était une troisième année ?3611. 77. C’était une troisième année, qui est l’année cruciale. Avant en Irlande on n’était pas dit des pères blancs on avait une soutane noire si tu veux, et un col romain. Parce que les pères blancs avaient un système un peu différent. Dans d’autres congrégations, on était tout de suite dans le noviciat. Chez nous c’était philo d’abord, un peu aussi dans une période de rodage. Puis l’année cruciale où tu te compromettais entre guillemets, c’était l’année cruciale. L’année de théologie spirituelle, mais aussi d’exégèse, mais au testamentaire dans une grande baraque près de Heerenberg en Hollande près de la frontière avec Hevelé en Allemagne à quelques kilomètres du Rhin. Et c’était un immense scolasticat que les jésuites allemands avaient fait pour couillonner Bismarck lors du kultur-camp. 3712. 78. Dans les années 1870 ils avaient chassé tous ces gens, tous ces cathos dehors, et eux, ils l’avaient fait une maison à 1 m de la frontière allemande tout juste en langue puis quand Bismarck est mort et que le climat s’est amélioré les jésuites allemands sont rentrés chez eux si tu veux. Et ils ont donné ça pour un franc symbolique aux pères blancs. Mais c’est un assez grand bâtiment gothique. Nous on passait... C’était une année, comme je te dis, spirituel donc, il n’y avait pas beaucoup de théologie ou de métaphysique, il n’y avait pas beaucoup de théologie dogmatique, il n’y avait que beaucoup de prières, beaucoup d’explications sur le règlement des pères blancs. Et à ce moment-là on avait tous l’habit si tu veux. On était tous habillés comme Lawrence d’Arabie, mais surtout on avait, hé hé, un gandoura de travail. J’ai beaucoup de photos de moi en train de surveiller les cochons et de planter les chicons et de berweter » [mot wallon signifiant transporter en brouette] des sacs de charbon pour le chauffage central et de nettoyer les couloirs chaque matin. Ses immenses couloirs de ces grandes bâtisses si tu veux, avec des carrelages comme on voit dans la vieille maison ici, mais les gens laissent des traces et on devait brosser ça en silence ! Vous n’imaginez pas non plus. 3832. 79. Quand je suis arrivé Blacklion. C’était le bled en Irlande pour la première fois. Mais comme j’étais, je demande à quelqu’un dans la maison ici à quel romanche ? Alors, il m’a pris par les bras, il a mis la tête dehors il m’a dit 4 heures 30 et il a remis sa tête. Parce qu’on ne pouvait pas parler dans la maison. Rires et il avait un silence... À certains moments oui, mais même pendant les repas on lisait des bouquins, sauf s'il y avait un visiteur, à ce moment-là le supérieur disait deo gracia » et on pouvait papoter. Mais on trouvait ça tout à fait inclus dans le prix. C’était tout à fait,... C’était pas pesant si tu 80. Donc, j’ai passé une année c’était en 57 dans ce noviciat, du monde très intéressant, un père maître que maintenant je trouve absolument con. Mais un peu, heu... et rigide si tu veux, mais on le trouvait très sympa à l’époque. Il avait l’air ouvert, c’était un hollandais, Vandenbosch. Gentil, un peu stave ». À cheval sur le règlement. Il n’y avait rien de loufoque parce que dans certains noviciats un peu plus loin en arrière, on te faisait faire des choses complètement ridicules pour te mettre à l’épreuve quoi. Creuser un trou, puis creuser un autre trou pour mettre à terre dedans et ainsi de suite toute la journée. Mais là ce n’était pas aussi con que ça. Je me demande si ça n’a jamais existé. Il y avait la mortification, des choses... 81. Surtout la moitié du bâtiment était le scolasticat, quatre années de théologie juive. Mais on pouvait pas y mettre le nez. Il y avait une sorte de rideau de fer des grandes cloisons en bois et si jamais on osait traverser ça, on était expédié. Il y avait beaucoup de dégâts si tu veux. Les gens qui n’étaient pas copie conforme on les élimine. Et on disait, on n’avait pas la vocation. 4043. 82. À la fin de cette année là, 57, les pères blancs liquidaient cette maison, ce grand scolasticat, pour aller en Angleterre. Ils avaient créé au nord de Londres un grand centre pour la formation démissionnaire. Et ils avaient aussi un grand scolasticat à Heverlée ici en Belgique, à Leuven. Ils avaient un grand scolasticat, et c’était énorme, avec 400 étudiants au Canada dans la partie francophone et surtout ils allaient à Carthage en Tunisie, une sorte de... C’est là que tout a commencé si tu veux, avec ce fameux cardinal de Lavigerie 4137. 83. Alors, on me demande de choisir où on voulait continuer mes études de théologie. Moi, n’ayant pas compris le programme n’ont plus, j’ai dit surtout pas chez les Frogs » comme nous les Anglais on appelle les Français rires, pas du tout allait dans le monde francophone. Je dis laissant entrer chez moi en Angleterre si tu veux. Mais, il ne fallait jamais demander ce que tu voulais parce que le principe s’était toujours de te contrarier. Si j’avais demandé d’aller à Carthage, on m’aurait envoyé en Angleterre, mais parce que j’avais demandé l’Angleterre on m’avait envoyé à 84. Et donc, la c’est la première fois que j’ai mis les pieds en Belgique, c’est qu'en route pour Carthage il y avait une expo. On a passé une semaine pour visiter puis passée vers Marseille. On a pris le bateau, troisième classe, sous le pont avec les arables et les chameaux. rire 36 heures non-stop pour traverser la Méditerranée sur un vieux rafiot. 4254. 85. On n’avait déjà la frousse, mais il y avait déjà la guerre d’Algérie. Donc, il y avait déjà des actes terroristes même sur les bateaux. J’arrive à Carthage, si tu veux, avec d’autres. On était quoi ? Une demi-douzaine. 4317. 86. Interruption pour cause de batteries 4335. 87. Voilà donc on est dans le bateau. 4335. 88. Ici c’est des années 1950, c’est un autre monde par rapport au monde... Il n’y avait pas d’avion entre guillemets, il n’y avait que le bateau et on prenait le train, ces vieux trains à vapeur. C’était assez apocalyptique comme trajet. Bon, on était une demi-douzaine il y avait un Écossais, il y avait deux Allemands, et des hollandais, et moi. En débarquant sur les quais à Tunis, on reçoit une volée de cailloux dans le dos. On était déjà entre guillemets martyrisés par les Arabes par ce que, hein, on ne se rend pas compte non plus qu’il y avait déjà une animosité en Tunisie à l’égard des blancs. Surtous les pieds-noirs Rires. 4424. 89. Par ce que, la Tunisie venait d’arracher son indépendance sans trop d’effusion de sang. Grâce à Bourguiba. Mais il y avait, et je les comprends, vous savez rire qu’est-ce que c’est foutu blanc vienne nous convertir, nous qui sommes la dernière religion prévue par dieu quoi? Donc, il y avait cette espèce de... ils n’étaient pas tous antichrétiens, on avait beaucoup d’amis parmi les Tunisiens, mais quand j’y réfléchis, surtout j’ai eu affaire après avec Kilani, un Tunisien, un anthropologue tunisien rire. On a rigolé en disant que moi j’étais programmé pour le convertir lui à l’islam et que tous les deux on était complètement athées. Rires il y a de ces parcours de vie assez fascinants. 4527. 90. Et là on va, c’était début septembre, on va au scolasticat qui est bâti sur la colline de Byrsa qui est l’ancien site de Carthage. Et à l'époque, tu n’avais que le grand scolasticat à des pères blancs qui est devenu un musée maintenant, et une immense basilique créée par le cardinal Lavigerie grâce aux dons de l’aristocratie française. Par ce qu’il était assez redoutable se cardinal. Les pères blancs étaient une sorte de passe-temps, de hobby. Il était surtout connu pour ses manœuvres politiciennes. Léon 13 lui avait finalement demandé de faire un geste pour la France républicaine. C’était vraiment le cardinal hors d’état d’église si tu veux. Antilles esclavagistes, il est venu très souvent Belgique. Grand copain entre guillemets de Léopold Ier, antiesclavagiste, etc., etc. c’était un type assez fascinant. 4636. 91. Et donc, on était... Les autres... Il y a quatre années donc ça fait quand même 400 étudiants, 300 étaient à Gammarth dans une espèce d’ancien campement de concentration pour les prisonniers de guerre allemande qui est devenu maintenant le centre cinématographique de la Tunisie. Mais à l’époque était dans une sorte de... sur des falaises surplombant la Méditerranée au milieu des vignobles ou ont travaillé. Il y avait chaque semaine une journée entière où on travaillait. Moi j’ai coupé les vignes, j’ai zappé la terre rires. Ça veut dire que les pères blancs n’étaient pas du tout, n’était pas une congrégation d’intellos. On était vraiment... L'idéale étaient vraiment, l’idéal de Broussard. 4733. 92. Surtout que dans le scolasticat, il y avait déjà la guerre d’Algérie donc, un tiers de la première année c’était des Français, qui partaient à la fin de l’année en Algérie comme soldats conscrits. Et pour continuer de trois années après s’ils avaient toujours la vocation, ce qui était le cas de la plupart. C’était comme assez, assez significatif que la plupart des gens que j’ai connus en première année sont revenus trois ans après quand moi j’étais sur le point d’être ordonné, eux. Ils rentraient au scolasticat. 4813. 93. Ils ont fait trois ans de guerre, mais de guerre d’Algérie qui n’était pas très beaux à voir. On le sait maintenant, mais déjà à l’époque, donc... Plus caserne que ça et tu meurs quoi. Le père spirituel essayait... On avait chaque soir ce qu’on disait une lecture spirituelle quoi, de sept heures à sept heures et demie, avant d’aller manger. Il nous haranguait sur la nécessité de rester chaste, de rester obéissant, etc., etc. 4839. 94. Et surtout de bien parlait le français. Parce que quand ces Français revenaient d’Algérie rire avec un français, c’est pourquoi mon français est si pittoresque et bas de gamme, c’est que j’ai appris ça au pied de ces militaires qui avaient fait la guerre rires, qui avaient assisté à des tortures. Il y a là un copain dont le job s’était de conduire les soldats aux bordels quoi lui il restait dehors. Il était séminariste rires, mais son job c’était d’aller conduire de copains aux bordels de campagne. 4911. 95. C’était une atmosphère très virile sans être machiniste, il n’y avait pas de femmes en face, donc... Mais un milieu très sportif qu’est ce qu’on a joué au basket, au foot, etc. 4922. 96. Et donc, là aussi quatre années de théologie. De nouveau c’était à la veille du concile Vatican 2 et c’était la Belle Époque du prêtre-ouvrier en France. Pour moi c’était vraiment une révélation, par ce que le catholicisme anglais a été très, très cléricale sans être cléricalisme. Les gens adoraient le clergé, il trouvait tout à fait ça normal que le clergé et les meilleurs morceaux, des beaux presbytères, etc. c’était un catholicisme très pris en, et leur image, etc., et pas du tout obliquement engagé tandis que les Français avec les prêtres-ouvriers, et le dialogue entre marxistes communistes et chrétiens de gauche pour nous c’était une véritable révélation. 50 15. 97. Alors là je suis devenu plus anarchogauchiste que jamais. Je me rappelle aussi rires, c’est aussi un peu compliqué à comprendre, de nouveaux en arrivant avec mon enthousiasme de jeune engagé, enragé. Il y avait un Italien, un jeune Italien que je vois encore il s’appelait Aldo Jenasi. En Italie c’était très différent, les communistes et l’église c’était un peu Peppone et donc Camino. C’était pas du tout la France mêmes combats, chrétien et communiste mêmes combats. Donc moi je dis, il faut quant même être ouvert, il faut quant même un avoir des sympathies... Marx n’était pas si idiot que ça. Le sort d’un homme dans la lecture spirituelle le père supérieur a fait une sortie contre les jeunes qui venaient à peine de débarquer et qui déconnait à 100 à l’heure sur le communisme. Là il fallait quand même freiner à temps. 5116. 98. Et ça, dans toute mon expérience à la fois dans l’église et chez les pères blancs, il y avait des mouchards, on dirait des types qui étaient soit par... qui était peut-être même payé entre guillemets rires pour dénoncer les déviations. Parce que j’ai appris après qu’il a été trois fois question, et j’ai appris de sources sûres parce que c’était mon ancien prof de théologie morale qui habite maintenant à Héverlée et qui a épousé une belle femme éthiopienne. Il m’a dit Mike tu te rends pas compte, trois fois on voulait te mettre dehors. Par ce que... non pas pour des péchés mortels d’avoir couché avec une Tunisienne ou je ne sais quoi, mais uniquement parce que tes idées étaient complètement rires hors série rires inadmissible. 5212. 99. Mais je ne faisais pas ça exprès si tu veux. J’ai même... Ils étaient même fâchés une fois par ce qu'en dernière année on était enfermé pendant toute l’année parce que Bourguiba avait voulu mettre les... Il avait déjà mis les pieds noirs dehors 90 000 quand moi je suis arrivé quand je suis arrivé en Tunisie il y avait 120 000 pieds noirs, les uns plus catholiques que le pape. Quand on a quitté en 62 ne restait que 10 000. Donc, l’église est partie d’une église coloniale massive si tu veux, dominant tout, cathédrale..., mais il y avait même une grande statue du cardinal Lavigerie à l’entrée des souks en brandissant le crucifix rires que le supérieur des pères blancs a finalement... Ils étaient malins quant même, il a dit à Bourguiba dont c’était un des copains, un des grands copains, on va l’enlever quand même parce que ça ne fait pas très sérieux. 5307. 100. Donc on l’a foutu dans le jardin de scolasticat. Et donc, les pères blancs n’étaient pas des mormons ou des témoins de Jéhovah. Ils étaient comme un homme très modéré et pas du tout... fanatisé. Et je te dis, pendant la dernière année on était vraiment enfermé, pas que je ne dis pas que l’on risquait sa vie, je t’expliquerais après pourquoi, il y avait eu la fameuse bataille de Bizerte en 61. Et donc, il était temps de quitter. Et l’année après, en 63, on a fermé boutique si tu veux. On a rapatrié tout le monde par ce que ça devenait trop compliqué de survivre. 5348. 101. C’était avant le rush des touristes. C’était une période entre les deux. Effectivement, les Français n’étaient pas, les Français franco-français, n’étaient pas les bienvenus parce que quand Bourguiba a foutu les Français dehors des coopérants belges sont arrivés rires surtout pour enseigner et boucher les trous laissés par les enseignants français. Il n’était pas en type européen pour un sou, mais c’était des périodes un peu compliquées à vivre. 102. 5419. Donc pendant cette année, on devait s’amuser entre nous. Et moi je... Chaque pays devait présenter son identité nationale et moi j’avais fait un sketch où on avère un prêtre anglican marié évidemment qui se préoccupait de ses enfants et tout ça et les profs étaient scandalisés par ce que ce n’était pas très œcuménique rires. Si tu veux, de se moquer des confrères en face. 5449. 103. Diane je t’aime comme un fou ! 5452. 104. Je te dis, la théologie que nous avons reçue était vraiment très ouverte. Maintenant je dirais que j’ai perdu quatre années à élucubrer sur des sujets comme l’existence des anges ou la virginité de Marie, qui n’ont, qui, qui n’excite plus personne. Mais là ça va chauffer le cerveau si tu veux. Ce n’était pas inintéressant. Surtout, il y avait déjà des exégèses, allez, des gens qui étudiaient la Bible d’une manière ultra scientifique s’était un peu schizophrène parce qu’ils démontraient à la limite que Jésus était une chose est que l’église n’était pas prévue dans le programme si tu veux. 5538. 105. Et puis ils continuaient à réciter le chapelet et dire la messe comme si de rien n’était. Il y avait... Ça, je n’ai jamais su si on me dit que Jésus n’a pas voulu ça. Moi je dis, bon rires vous avez raison, il y en a d’autres qui servent à convaincre. Il faut être logique. Il faut être réaliste aussi. Il y aura toujours une organisation qui vient catalyser cristalliser les aspirations prophétiques, il y aura toujours une église, si tu veux, comme il y a une université qui n’a rien fait avec l’université naissante. Mais là il faut un certain réalisme sociologique pour rester les pieds par terre. 5617. 106. Donc, j’ai fait mes quatre années de théologie. Comme j’étais trop jeune parce qu'en principe on ne pouvait ordonner qu’à 24 ans. Moi je n’en avais que 22. Il y avait moyen d’avoir une dispense du Vatican pour 23 ans. Mais là ils ont... Ils ont dû mettre le paquet pour que je puisse passer à 22. Et de nouveau, on avait demandé où est-ce que vous voulez aller ? En Afrique de l’Est, en Afrique de l’Ouest, et les pères blancs, à cause du cardinal Lavigerie qui avait fait ses premières armes au Liban lors des massacres dès druzes avait longtemps encore une maison à Jérusalem Sainte-Anne ». Donc il y avait un tout petit noyau qui s’occupait des affaires de l’Église orientale, si tu veux. Et on avait un vieux prof qui était venu à Carthage de Sainte-Anne qui avait fait une thèse sur la musique arabe en sept volumes rires et qui lors des fêtes nous chantaient, parce qu’il y avait un Noël ou à Pâques, on avait des banquets entre guillemets, et souvent je ne me rappelle plus son nom, mais il insistait pour chanter des chants en arabe rires. C’était très indigeste. Mais il était un type absolument fascinant. Il m’avait fasciné les mois j’avais dit à mes supérieurs, moi j’aimerais bien aller à Jérusalem, si tu veux. 5759. 107. Bon, on m’a envoyé aux études rires ce qui était une condamnation. C’est-à-dire le père blanc par excellence de type barbu en brousse, bossant, travaillant comme un nègre, c’est le cas de le dire, disant ça, mais de temps en temps, bon vivant aussi, en communauté. On était toujours en communauté, moi j’ai jamais vécu seul, les jésuites si tu veux chacun es un one-man-show, ils n’ont pas de vie de communauté, tandis que les pères blancs, on était obligé de passer au moins 1 heure par jour ensemble même si on ne disait rien. Même si maintenant on ne regarde que la télévision, à l’époque c’était obligé, et toujours trois, et toujours trois de nationalité différente. Jamais trois Anglais ensemble, jamais trois Belges, etc. 5854. 108. Et les études, c’est quoi alors ? 5856. 109. Mais ça c’est la théologie des quatre années. Mais après si tu veux, il y avait, admettons on était 120 ordonnés, 100 partaient à droite et à gauche en brousse, et puis les 20 malheureux étaient condamnés aux études qui droit canon, qui la Bible, qui la philo, qui la théologie. Et moi on m'avait envoyer faire de la philo à la grégorienne que j’ai vue vendredi du coin de l’œil. J’étais à Rome de nouveau. 5933. 110. Après j’ai su, ce brave copain à Heverlée, il m’a dit tu sais on ne voulait pas te lâcher tout de suite chez les indigènes » rires. On trouvait que tu aurais fait des dégâts si tu veux. Donc, on a dit on va leur envoyer aux études comme ça va se calmer un peu rires. Donc je fais... Et de nouveau, maintenant tu dis, oui, mais la grégorienne, c’est les jésuites ! C’était un truc catholique encore, mais c’était très ouvert que de très grand gabarit. Tu avais... Je me rappelle avoir reçu un cours sur Wittgenstein par un vieux jésuite anglais, vocation tardive, qui avait été un des... dans ce fameux camp militaire avec des grands chapeaux et qui... Parce que les cours étaient donnés en latin, mais lui commanditant d’abord, si tu veux il baragouinait pas assez le latin. 010027. 111. Et donc, au commencement de son cours sur Wittgenstein, il avait appris comment demander en latin si on comprenait l’anglais rires. Alors si tu disais... Tout le monde disait oui oui. Alors, il continuait en anglais et on a eu un cours merveilleux sur le tractatus de Wittgenstein si tu veux. Et il y avait donc de très très grands philosophes si tu veux. Un des seuls professeurs catholiques à avoir eu sa notice nécrologique dans le Times magazine c’était un certain Lolegan, un jésuite canadien qui était le saint Thomas redivivus du catholicisme du siècle passé. 010106. 112. Donc, c’était pas con non plus. On avait un cours d’un jésuite allemand sur le marxisme et le léninisme, mais même les marxistes et les léninistes n’auraient pas pu le suivre, car c’était tellement détaillé, si tu veux. Et donc moi je n’ai jamais regretté ça. 010122. 113. Surtout on a là un prof de théologie... Une de mes vocations, si tu veux, d’ethnologue, est venu à cause d’un vieux jésuite alsacien le père Goethe qui habitait avec de Loubac à la Fourvière à Lion. Il nous donnait des cours en latin approximatif sur l’histoire des religions. Mais il était d’un iconoclasme total rires vraiment très stimulant. C’était un type qui a fait du terrain au Tchad. Il a failli se faire expulser des jésuites parce qu’il a refusé de revenir à temps pour commencer son cours par ce qu’il y avait Dieu sait quel sacrifice au Tchad et il voulait absolument assister à cela. Il a fait comme ça assez supérieure doigt d’honneur. 114. Coupure. 010206 115. Escusez-moi, je vais devoir changer de cassette. 010218. 116. Il était anthropologue dans le sens physiologique si tu veux. 010226. Texte en gras 14EXXX. 467 264 387 191 273 335 468 146 347

c était mieux du temps des blancs