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En effet, en faisant appel Ă une entreprise vĂ©randa 95 professionnel, vous pourrez vous passer de tous ces encombrements. Mais nous estimons qu’il est toujours important de connaĂ®tre les diffĂ©rentes Ă©tapes Ă suivre avant de rĂ©aliser un tel projet. Ainsi, dĂ©couvrez dans cet article tous nos conseils pour construire une vĂ©randa dans les normes et en toute connaissance de cause. Les dĂ©marches administratives Si vous envisagez de construire une vĂ©randa qui ne dĂ©passe pas les 40 m² de surface, vous n’aurez besoin que d’une autorisation de travaux auprès de la mairie. Toutefois, il est conditionnĂ© que la nouvelle surface habitable ne doit pas dĂ©passer les 170 m² avec la surface totale de la maison. Si la surface excède les 40 m² ou si la surface totale de la maison dĂ©passe les 170 m², vous devrez alors dĂ©poser un permis de construire au moins un mois Ă l’avance, et faire appel Ă un architecte. Si vous souhaitez construire votre vĂ©randa en toute praticitĂ©, certains vĂ©randalistes comme vĂ©randa 95 peuvent s’occuper des formalitĂ©s Ă votre place. Par ailleurs, nous vous conseillons Ă©galement de vous souscrire Ă une assurance-dommage. Ainsi, en cas de litige avec le prestataire, la compagnie d’assurance se chargera de tout. Le professionnel et les Ă©quipements Pour trouver les Ă©quipements, il est possible d’aller dans les grandes surfaces de bricolages oĂą vous pourrez retrouver des vĂ©randas en kit qui sont parfaitement adaptĂ©s aux bricoleurs avertis. Mais la construction d’une vĂ©randa est un projet Ă importante envergure, alors l’intervention d’une vĂ©randa 95 compĂ©tente est recommandĂ©e. Vous pourrez ainsi bĂ©nĂ©ficier d’une garantie quant Ă la qualitĂ© des travaux. Par ailleurs, si vous choisissez un professionnel pour vos travaux de construction, n’hĂ©sitez pas Ă comparer les prix et les prestations avant d’engager un. Et surtout, optez pour un prestataire qui est certifiĂ© et qui dispose de la qualification Qualibat 9141 et Qualibat 9142 comme vĂ©randa 95. Cela vous permettra d’être assurĂ© sur le respect de toutes les règles professionnelles qui rĂ©gissent la construction d’une vĂ©randa, et d’être protĂ©gĂ© contre les malfaçons. L’exposition En fonction de vos besoins et de l’utilisation que vous envisagez pour votre vĂ©randa, le type de celle-ci doit ĂŞtre diffĂ©rent. En effet, une vĂ©randa utilisĂ©e uniquement pour affronter l’hiver ne sera pas la mĂŞme qu’un modèle qui servira pour toute l’annĂ©e. Pour cette dernière option, il vous faudra crĂ©er une dalle adĂ©quate qui pourra recevoir une extension bien isolĂ©e. Et dans ce cas, des travaux de maçonnerie sont nĂ©cessaires. De plus, si vous trouvez la bonne exposition, cela permettra d’optimiser la performance de la vĂ©randa. Pour cela, vous pouvez demander conseil auprès d’une vĂ©randa 95 professionnelle. Mais de manière gĂ©nĂ©rale, sauf si vous avez le choix, les experts privilĂ©gient toujours une orientation sud-est dans les rĂ©gions sud, et une orientation sud-ouest dans les rĂ©gions nord. De mĂŞme, selon vos attentes, la configuration de votre vĂ©randa sera diffĂ©rente. Une vĂ©randa qui sera utilisĂ©e comme un salon, une cuisine, ou une piscine, sera naturellement diffĂ©rente. D’oĂą la nĂ©cessitĂ© de l’intervention d’une vĂ©randa 95 experte pour rĂ©aliser une Ă©tude personnalisĂ©e afin d’adapter les conditions liĂ©es au climat et les attentes du client. Les matĂ©riaux D’un point de vue esthĂ©tique, harmoniser le matĂ©riau de la vĂ©randa au style de la maison est la meilleure solution. Cependant, certaines règlementations ne vous laissent pas le choix que de suivre le matĂ©riau imposĂ©. En effet, dans les sites classĂ©s et protĂ©gĂ©s, les vĂ©randas en acier sont obligatoires. En montagne, il faudra choisir le bois pour la construction. Ainsi, pour connaĂ®tre les lois qui rĂ©gissent votre dĂ©partement, vous devrez vous renseigner auprès de la commune avant d’entamer le projet. Dans tous les cas, il serait important que vous connaissiez les diffĂ©rents matĂ©riaux possibles avec leurs avantages respectifs. L’aluminium est le matĂ©riau le plus utilisĂ© en matière de vĂ©randa puisqu’il Ă©quipe près de 95 % des vĂ©randas vendues sur le marchĂ©. C’est une matière très rĂ©sistante et lĂ©gère qui s’adapte parfaitement Ă tout type de style. De plus, il offre une grande variĂ©tĂ© de choix sur la couleur, la forme et le style. Enfin, il s’agit d’un matĂ©riau très design, facile Ă entretenir, et qui prĂ©sente un bon rapport qualitĂ©-prix. Pour ce qui est de l’isolation, un professionnel comme vĂ©randa 95 pourra parfaitement construire une vĂ©randa en aluminium, tout en optimisant la performance isolante de celle-ci. Si vous ĂŞtes adeptes de la nature, le bois permet d’offrir une apparence naturelle Ă votre vĂ©randa. Design et parfait isolant, le bois apporte une touche chaleureuse Ă la pièce, quoique son prix soit lĂ©gèrement plus Ă©levĂ© que celui du modèle en aluminium. Et pour obtenir un charme plus accentuĂ©, le fer forgĂ© ou l’acier est le matĂ©riau idĂ©al. L’acier est un excellent isolant et il offre un design très particulier. C’est aussi un matĂ©riau très rĂ©sistant qui permet une certaine durabilitĂ© pour votre vĂ©randa. La toiture, le vitrage et le chauffage Outre l’aspect design, la question de toiture et de vitrage doit ĂŞtre intĂ©gralement confiĂ©e Ă un professionnel. Il s’agit, en effet, d’élĂ©ments sur lesquels la luminositĂ©, l’isolation et le confort de la vĂ©randa dĂ©pendent. Il faudra ainsi une grande rĂ©flexion et une longue Ă©tude pour pouvoir dĂ©finir le type de toiture et de vitrage qui sera adaptĂ© Ă votre vĂ©randa, tout en tenant compte de vos besoins. C’est pourquoi, seule l’intervention d’un vĂ©randaliste professionnel comme vĂ©randa 95 pourra trouver le bon compromis et construire la vĂ©randa de vos rĂŞves. De mĂŞme, pour le chauffage, il nĂ©cessite une grande rĂ©flexion en fonction de l’utilisation prĂ©vue de la vĂ©randa. Il existe diffĂ©rentes possibilitĂ©s pour le chauffage, mais il doit toujours ĂŞtre en cohĂ©rence avec la condition climatique de votre rĂ©gion et de l’utilisation de votre vĂ©randa. Ainsi, faites intervenir un professionnel afin d’éviter toute dĂ©ception lors de l’utilisation. Le prix Le prix d’une vĂ©randa est fonction des Ă©quipements, de la difficultĂ© du projet, des matĂ©riaux utilisĂ©s et du choix de la toiture et des vitrages. A titre indicatif, il faut prĂ©voir environ 1000 euros le m² pour une vĂ©randa en aluminium. Si vous souhaitez un modèle haut de gamme, prĂ©voyez entre 1500 Ă 1800 euros le m². Et si vous optez pour le bois, le prix est d’environ 2000 euros le m². Pour la main-d’œuvre, elle dĂ©pend de l’entreprise que vous engagez. VĂ©randa 95 peut vous proposer des prestations Ă prix raisonnables. Mais bien entendu, vous pouvez Ă©galement comparer les prix avant d’engager un professionnel. 9 EN MARCHE. La scène musicale jeune publique se renouvelle, mettant rock, pop ou hip-hop Ă la portĂ©e des petites oreilles, au bonheur des grands enfants qui les accompagnent. Comète, du pop Ministère chargĂ© de la justice - Cerfa n° 11530*11Pour obtenir la fixation ou la modification des mesures Ă©tablies par le juge portant sur les conditions d'exercice de l'autoritĂ© parentale, du droit de visite et d'hĂ©bergement, de la pension alimentaire ou de la rĂ©sidence habituelle de vos formulaire est utilisable par des parents sĂ©parĂ©s ou au formulaireVĂ©rifiĂ© le 20 juillet 2022 - Direction de l'information lĂ©gale et administrative Premier ministre Ă€ qui transmettre ce formulaire ?Pour toute explication, consulter les fiches pratiques Besoin d'aide ? Un problème ? aĂ©tĂ© adoptĂ©e Ă cotĂ© de Montpellier. LIPSIE, femelle braque de Weimar nĂ©e le 15/11/2015. Elle est LOF, stĂ©rilisĂ©e, Ă jour de ses vaccins. A la suite du dĂ©cès de sa propriĂ©taire, LIPSIE cherche d'URGENCE une nouvelle famille pour ne pas aller Ă la SPA. Elle est sociable avec les enfants et avec ses congĂ©nères.Sa colère rĂ©sonne sur les ondes au lendemain de la dĂ©capitation de l’enseignant Samuel Paty. Ce 17 octobre, Ă 12 h 50 sur Europe 1, Iannis Roder n’en est encore qu’au dĂ©but d’un long marathon mĂ©diatique. Historien, membre du conseil des sages de la laĂŻcitĂ©, et surtout, depuis 2000, professeur au collège Pierre-de-Geyter, Ă Saint-Denis Seine-Saint-Denis, il explique froidement Cela fait vingt ans que nous sommes quelques-uns Ă crier dans le vide. … Je suis en colère que certains continuent encore aujourd’hui Ă minimiser la situation et Ă ne pas vouloir voir que dans certains espaces il y a des choses extrĂŞmement graves qui se passent. » Vingt ans, une Ă©ternitĂ©. En octobre 2002, Iannis Roder s’alarmait dĂ©jĂ , dans un livre collectif, des cours contestĂ©s, des insultes antisĂ©mites et d’une rhĂ©torique islamiste radicale qui trouve un Ă©cho chez certains Ă©lèves ». Cet ouvrage controversĂ© s’est inscrit durablement dans le paysage intellectuel Les Territoires perdus de la RĂ©publique Mille et une nuits. Après l’assassinat du professeur Ă Conflans-Sainte-Honorine Yvelines par un terroriste islamiste, le livre et ses thèmes reviennent dans l’actualitĂ©. D’après un sondage Ifop rĂ©alisĂ© sous l’égide de Iannis Roder et publiĂ© le 6 janvier pour la Fondation Jean Jaurès et Charlie Hebdo, 36 % des professeurs de primaire et de secondaire ont observĂ©, au cours de leur carrière, des contestations de cours. Dans les collèges et lycĂ©es, un enseignant sur deux 49 % avoue dĂ©sormais s’autocensurer pour Ă©viter de tels problèmes. Ils sont aussi 19 % Ă avoir constatĂ© des formes de dĂ©sapprobations lors des cĂ©rĂ©monies en l’honneur de Samuel Paty. DirigĂ© par l’historien de la Shoah et du sionisme Georges Bensoussan sous le pseudonyme d’Emmanuel Brenner, l’ouvrage de 2002 pointait l’antisĂ©mitisme, le racisme et le sexisme en milieu scolaire. Mais la force du titre a outrepassĂ© le strict contenu du livre. L’expression les territoires perdus de la RĂ©publique » est entrĂ©e dans le langage courant. Une formule rĂ©pĂ©tĂ©e par les politiques et les mĂ©dias pour dĂ©signer ces lieux oĂą la loi française ne serait plus respectĂ©e. Le retour sur la publication de l’ouvrage raconte deux dĂ©cennies de malaise et de crispations autour de l’école. Tout part d’un constat effectuĂ© par Georges Bensoussan, alors professeur de l’éducation nationale dĂ©tachĂ© au MĂ©morial de la Shoah. Il s’occupe, depuis 1995, de la formation des professeurs de l’acadĂ©mie de Paris sur l’enseignement de l’histoire de la Shoah. Au fil des ans, il voit un nombre grandissant d’enseignants se confier, toujours en privĂ©, et relater des Ă©pisodes similaires. Un professeur faisait cours sur la Shoah, puis intervenaient des protestations d’élèves, se souvient Georges Bensoussan. Dès que le professeur leur rĂ©pondait, il entendait cette phrase rituelle “Vous ĂŞtes juif, pour les dĂ©fendre comme ça ?” J’avais alors beaucoup de mal Ă leur faire dire de quels Ă©lèves il s’agissait. Les enseignants ne dĂ©signaient jamais les fauteurs de trouble alors qu’il s’agit, Ă 95 %, d’élèves d’origine maghrĂ©bine. Je voyais des gens tĂ©tanisĂ©s, par peur de passer pour raciste. » Georges Bensoussan relève ainsi plusieurs incidents isolĂ©s, mais jamais violents. A partir de 2000, le contexte se dĂ©tĂ©riore. La seconde intifada dĂ©bute en septembre, la violence du conflit israĂ©lo-palestinien se rĂ©percute en France, les actes antisĂ©mites se multiplient. Enfin, les attentats du 11 septembre 2001 attisent les tensions. Lorsque l’historien Ă©voque, en janvier 2002, ces lignes de fond Ă son Ă©ditrice, Sandrine Palussière, cette dernière lui demande s’il n’y a pas matière Ă Ă©crire un livre. Georges Bensoussan propose un ouvrage collectif, bâti Ă partir de tĂ©moignages. Il pense spontanĂ©ment Ă Iannis Roder, son collaÂborateur occasionnel au MĂ©morial de la Shoah. Roder avait dĂ©jĂ fait Ă©tat de ses difficultĂ©s dans une lettre, publiĂ©e par Le Monde le 10 avril 2002, titrĂ©e AntisĂ©mitisme Ă l’école ». L’enseignant y rapportait cette phrase d’un Ă©lève Ă la fin d’un cours sur la Shoah Hitler aurait fait un bon musulman. » La lettre lui avait valu une convocation par la principale de son collège, qui ne reconnaissait pas son Ă©tablissement dans son tĂ©moignage. Madame, derrière votre bureau, vous n’entendez pas la mĂŞme chose que moi », avait rĂ©torquĂ© Iannis Roder. Les contributeurs du livre, sept enseignants et chefs d’établissements, sont recrutĂ©s par bouche-Ă -oreille. Iannis Roder connaĂ®t Barbara Lefebvre, laquelle amène Sophie Ferhadjian, sa collègue alors professeure d’histoire-gĂ©ographie au collège Jean-Baptiste ClĂ©ment Ă Colombes. Quatre membres du collectif Ă©crivent sous pseudonyme. Ils avaient peur des reprĂ©sailles, prĂ©cise aujourd’hui Georges Bensoussan. Nous ne donnons pas le nom des collèges pour cette mĂŞme Âraison, afin de garder l’anonymat des sources, mĂŞme si l’on sait très bien que cela fragilise le livre. » En revanche, Iannis Roder, Barbara Lefebvre et Sophie Ferhadjian tĂ©moignent Ă visage dĂ©couvert. A l’exception de Barbara Lefebvre, dĂ©jĂ marquĂ©e Ă droite – elle est aujourd’hui une collaboratrice rĂ©gulière de Valeurs actuelles et tient une chronique dans Les grandes gueules » sur RMC –, les autres membres du collectif des Territoires sont engagĂ©s Ă gauche. Iannis Roder est membre du SNES, principal syndicat d’enseignant, et son itinĂ©raire familial est imprĂ©gnĂ© par l’antiracisme. Son père, ex-membre du Parti communiste, a portĂ© les valises du FLN durant la guerre d’AlgĂ©rie et a fait partie de ces pieds-rouges » partis former les instituteurs après l’indĂ©pendance. Roder verra avec d’autant plus de tristesse » des personnalitĂ©s de droite et d’extrĂŞme droite, comme le journaliste et essayiste Eric Zemmour, s’approprier les tĂ©moignages du livre Lorsque j’ai compris que la presse de gauche ne s’emparait pas des questions que nous soulevions, j’ai eu le sentiment que mon camp me laissait sur le cĂ´tĂ©, qu’il abandonnait la cause qu’il avait toujours dĂ©fendue. » Georges Bensoussan, lui, assumait le risque de voir son livre instrumentalisĂ© Si on est tĂ©tanisĂ©s par la peur d’être rĂ©cupĂ©rĂ©s par ses ennemis, on n’écrit plus. Cela ne m’a pas Ă©branlĂ©. Je savais qu’on serait rĂ©cupĂ©rĂ©s et nous l’avons Ă©tĂ©. » La rĂ©daction des Territoires perdus commence au printemps 2002, un drĂ´le de printemps qui voit le chef du FN, Jean-Marie Le Pen, se qualifier au second tour de la prĂ©sidentielle. Pour trouver un titre Ă l’ouvrage, Georges Bensoussan, Iannis Roder et d’autres membres du collectif se rĂ©unissent dans un bistrot parisien. Le terme territoires » Ă©merge rapidement, quelqu’un lui accole immĂ©diatement l’adjectif perdus ». Derrière la fenĂŞtre du cafĂ©, la place de la RĂ©publique leur souffle le dernier mot. Ainsi naĂ®t Les Territoires perdus de la RĂ©publique, dont personne n’imagine la pĂ©rennitĂ©. C’est Jacques Chirac qui en fera une formule politique Ă succès. En mars 2003, Ă son bureau du MĂ©morial, Georges Bensoussan reçoit un coup de tĂ©lĂ©phone d’une collaboratrice du prĂ©sident. Au bout du fil, HĂ©lĂ©na Perroud, professeure dĂ©tachĂ©e Ă l’ElysĂ©e, souhaite rencontrer les auteurs des Territoires afin de les prĂ©senter aux Ă©quipes de Xavier Darcos, adjoint de Luc Ferry, alors ministre de l’éducation nationale. HĂ©lĂ©na Perroud conseille le prĂ©sident sur l’éducation, et la rĂ©alitĂ© dĂ©crite par le livre ne lui est pas Ă©trangère. Comme jeune professeure d’allemand, raconte-t-elle, j’ai travaillĂ© Ă Plaisir et Ă Mantes-la-Jolie, dans les Yvelines. J’étais l’une des rares Ă l’ElysĂ©e, sinon la seule, Ă connaĂ®tre les banlieues autrement que par des reportages tĂ©lĂ©visĂ©s. » Georges Bensoussan, Iannis Roder et Sophie Ferhadjian rencontrent alors plusieurs fonctionnaires du ministère de l’éducation. De ces Ă©changes dĂ©coule l’audition du duo Bensoussan-Roder, le 18 novembre 2003, par certains membres de la commission Stasi sur l’application du principe de laĂŻcitĂ©. Une commission dont le rapport dĂ©bouchera sur la loi sur les signes religieux » en mars 2004 et l’interdiction du voile Ă l’école. C’est la première fois que nous sortons de l’ombre », se souvient Georges Bensoussan. En fait, le moment de bascule est intervenu un peu plus tĂ´t, lors d’une allocution de Jacques Chirac Ă Valenciennes, le 21 octobre 2003. Il appelle Ă une mobilisation pour assurer la reconquĂŞte de ce que l’on a pu appeler “les territoires perdus de la RĂ©publique” ». L’expression sera reprise par Vincent Peillon en 2003, Philippe de Villiers en 2005, SĂ©golène Royal en 2007, Fadela Amara en 2008, Marine Le Pen en 2011… Mais c’est avec les attentats de 2015 que les auteurs des Territoires perdus de la RĂ©publique se retrouvent vraiment sur le devant de la scène. Etonnante coĂŻncidence, le 7 janvier au matin, Sophie Ferhadjian rencontre le rĂ©alisateur Georges Benayoun dans un cafĂ© parisien. Il lui propose de participer Ă un documentaire autour du livre. Elle refuse par souci de discrĂ©tion. Ă€ cet instant, la tĂ©lĂ©vision du cafĂ© annonce une tuerie dans les locaux de Charlie Hebdo. Sophie Ferhadjian ne peut plus dire non. Le film Profs en territoires perdus de la RĂ©publique ? sera diffusĂ© sur France TĂ©lĂ©visions en octobre 2015. De son cĂ´tĂ©, Iannis Roder va enchaĂ®ner, tout ce mois de janvier 2015, les passages sur les plateaux tĂ©lĂ© et studios radio. La journĂ©e du 8 janvier, celle oĂą se dĂ©roule la minute de silence en hommage aux douze personnes assassinĂ©es la veille, frappe les esprits. Le ministère de l’Education fait Ă©tat de 200 incidents graves – insultes, violences – de la part d’élèves ayant refusĂ© de respecter ce moment. Iannis Roder n’est pas surpris. Après l’assassinat, en mars 2012, par Mohammed Merah de trois militaires Ă Toulouse et Montauban, puis d’un enseignant et de trois enfants Ă l’école juive Ozar-Hatorah Ă Toulouse, la minute de silence avait Ă©tĂ© perturbĂ©e dans son collège. On ne fait rien pour les enfants palestiniens », avaient lâchĂ© plusieurs Ă©lèves. Cette fois, dans son Ă©tablissement, tout se dĂ©roule bien. Mais, face aux journalistes, Roder a dĂ©jĂ l’impression de passer un disque rayĂ©. A chaque fois, on me dit “Ça fait longtemps que vous dites que…” et je rĂ©ponds “Oui, ça fait longtemps que…”. » Une version poche des Territoires perdus sort en octobre 2015. Dans son addendum, Georges Bensoussan rappelle que, lors de la rĂ©daction du livre, les frères Kouachi et Amedy Coulibaly Ă©taient scolarisĂ©s au collège ». Le livre suscite un net regain d’intĂ©rĂŞt et se vend Ă 13 000 exemplaires en cinq ans, lĂ©gèrement plus que les deux prĂ©cĂ©dentes Ă©ditions. Soit un joli total, pour ce type d’ouvrage, de 25 800 ventes. Un an jour pour jour après l’attentat contre Charlie Hebdo, la ministre socialiste de l’éducation, Najat Vallaud-Belkacem, qui a mis en place les cours d’éducation morale et civique initiĂ©s par son prĂ©dĂ©cesseur Vincent Peillon, dĂ©clare sur LCI Nous avons toutes les chances de reconquĂ©rir les territoires perdus de la RĂ©publique, parce que nous n’acceptons plus aucune entorse. » InterrogĂ©e aujourd’hui, elle prĂ©cise C’est moins le livre en tant que tel qui a Ă©tĂ© une source d’inspiration dans mon action que l’idĂ©e-mĂŞme – insupportable pour moi – que des territoires, et donc des Ă©lèves, puissent ĂŞtre considĂ©rĂ©s comme perdus pour la RĂ©publique. » De fait, loin de faire consensus, l’ouvrage a rapidement eu ses dĂ©tracteurs. Quand il paraĂ®t en octobre 2002, Georges Bensoussan s’attend Ă un fort Ă©cho mĂ©diatique. Iannis Roder pense, avec naĂŻvetĂ© », reconnaĂ®t-il aujourd’hui, qu’il va ouvrir le dĂ©bat. Or si L’Express publie bien, le 12 septembre, des extraits du livre en avant-première, aucun journal ne prend le relais durant cet automne. Les auteurs des Territoires ont l’impression de prĂŞcher dans le dĂ©sert. Du cĂ´tĂ© de l’éducation nationale en revanche, l’ouvrage ne passe pas inaperçu. En fĂ©vrier 2003, le ministre de l’Education nationale, Luc Ferry, annonce ses dix mesures pour lutter contre le racisme et l’antisĂ©mitisme » dont une rĂ©union d’une centaine de chefs d’établissements sensibles ». Mais, au sein de l’institution, beaucoup reprochent aussi au livre l’anonymat de certains tĂ©moins et lieux, qui empĂŞche de contextualiser les situations. SpĂ©cialiste de l’enseignement de l’histoire et des questions d’éducation civique, Benoit Falaize, aujourd’hui inspecteur gĂ©nĂ©ral de l’éducation nationale, se souvient très bien de sa parution. Il est alors chercheur Ă l’Institut national de recherche pĂ©dagogique INRP et travaille depuis deux ans sur une Ă©tude intitulĂ©e Entre mĂ©moire et savoir l’enseignement de la Shoah et des guerres de dĂ©colonisation ». Devant sa bibliothèque remplie de livres d’histoire et de peintures d’enfants, il raconte avoir Ă©tĂ© surpris par l’ouvrage. Il note que les tĂ©moignages sont tous Ă charge contre les enfants de l’immigration et remarque que les situations dĂ©crites ne concernent qu’un petit nombre d’établissements. Ce livre a entraĂ®nĂ© le dĂ©bat dans des directions qui n’étaient ni sereines, ni constructives, estime-t-il, car il ne semblait pas prendre en compte que la majoritĂ© des familles maghrĂ©bines musulmanes ne sont pas dans une dĂ©rive salafiste. Elles veulent que leurs enfants rĂ©ussissent comme toutes les familles du monde. » Les auteurs des Territoires perdus, pour leur part, expliquent n’avoir jamais prĂ©tendu faire un livre scientifique ni de sociologie, l’objectif Ă©tait de livrer une succession de tĂ©moignages. Nous Ă©voquons des situations dans un contexte historique et gĂ©ographique bien prĂ©cis, dans certains Ă©tablissements, dans certaines zones urbaines, justifie Sophie Ferhadjian, dĂ©sormais inspectrice pĂ©dagogique rĂ©gionale Ă l’acadĂ©mie de Rennes. L’objectif est d’alerter, pas de gĂ©nĂ©raliser. » Benoit Falaize livre son rapport en septembre 2003. Son Ă©quipe a recueilli 24 questionnaires, menĂ© 50 entretiens avec des enseignants et assistĂ© Ă des cours. Il confirme que des Ă©lèves, souvent d’origine maghrĂ©bine », font part d’une impression de saturation » lors des cours sur le gĂ©nocide juif et relève que ces tensions sont liĂ©es Ă un passĂ© qui n’est pas encore passĂ©, le passĂ© colonial ». Mais Benoit Falaize rĂ©fute le catastrophisme des Territoires perdus de la RĂ©publique. L’enquĂŞte que nous avons menĂ©e, Ă©crit-il, ne nous amène pas Ă confirmer le point de vue alarmiste sur la situation dans les Ă©coles et Ă©tablissements secondaires de banlieues populaires contenu, par exemple, dans le volume dirigĂ© par Emmanuel Brenner [Georges Bensoussan]. Ce qui ne veut pas dire que nous ne sommes pas conscients des risques, Ă court et moyen termes, de propos et d’actes inadmissibles au sein de l’école rĂ©publicaine. » Benoit Falaize garde un goĂ»t amer de cette publication. Il dit avoir Ă©tĂ© accusĂ© de nier la rĂ©alitĂ©. Parmi les spĂ©cialistes de l’enseignement de la Shoah, l’ambiance s’envenime, le dĂ©bat se polarise. La division prĂ©figure celle qui fracture aujourd’hui la gauche et bloque tout dĂ©bat d’un cĂ´tĂ©, les tenants d’une laĂŻcitĂ© stricte » ; de l’autre, les partisans d’une laĂŻcitĂ© ouverte ». En juin 2004, l’inspecteur gĂ©nĂ©ral Jean-Pierre Obin, qui se rĂ©clame de la gauche rĂ©publicaine, tente de rebondir sur Les Territoires perdus de la RĂ©publique. Il trouve avec ce livre une fenĂŞtre de tir » pour proposer une enquĂŞte plus large, d’autant qu’il estime que le recours Ă l’anonymat nuit Ă sa crĂ©dibilitĂ© ». Il lance alors son Ă©tude sur Les signes et manifestations d’appartenance religieuse dans les Ă©tablissements scolaires ». Pendant quatre mois, dix inspecteurs gĂ©nĂ©raux se rendent dans 61 collèges et lycĂ©es rĂ©putĂ©s sensibles dans la France entière. Dans son rapport bouclĂ© en juin 2004, Jean-Pierre Obin raconte des Ă©lèves qui refusent de s’identifier comme “français” », puis recommande de dĂ©velopper la mixitĂ© sociale et de former les enseignants Ă rĂ©pondre aux contestations politico-religieuses. François Fillon, nouveau ministre de l’éducation, ne le publie pas. Fillon a enterrĂ© mon rapport », dĂ©nonce Obin. En rĂ©alitĂ©, c’est le doyen de l’inspection gĂ©nĂ©rale, Dominique Borne, qui lui savonne la planche. J’ai signalĂ© au cabinet du ministre que ce rapport n’était pas un bon travail, rĂ©vèle l’historien. Il tirait des conclusions gĂ©nĂ©rales d’une soixantaine de cas particuliers, ce qui est très peu. Pourtant, l’Inspection gĂ©nĂ©rale sait rĂ©aliser des enquĂŞtes avec des outils statistiques. Si on veut rĂ©flĂ©chir aux remèdes, il faut une vision scientifique de la situation. MĂŞme si les tĂ©moignages des Territoires perdus ont Ă©tĂ© utiles, on pouvait faire le mĂŞme reproche Ă ce livre. » Quant aux remèdes proposĂ©s par Obin, ils lui semblent trop lĂ©gers. Le rapport ne sera publiĂ© qu’en mars 2005, Ă la suite de fuites dans la presse. Des annĂ©es plus tard, en 2018, la controverse autour des Territoires perdus redĂ©marre avec la parution d’un autre livre collectif qui en prend le contre-pied. Il est dirigĂ© par… Benoit Falaize. Alors chargĂ© d’études laĂŻcitĂ© au sein de la direction gĂ©nĂ©rale de l’enseignement scolaire Dgesco, il en a l’idĂ©e après les attentats de 2015, devant les initiatives des enseignants et des Ă©lèves pour travailler sur la laĂŻcitĂ© et la citoyennetĂ©. Falaize rĂ©unit 31 enseignants, chefs d’établissement ou inspecteurs dont Dominique Borne, qui racontent leurs solutions au quotidien, Ă l’encontre du discours dĂ©cliniste ». Ils pensent un temps titrer le livre Les territoires gagnĂ©s de la RĂ©publique ». Trop simpliste. Territoires vivants de la RĂ©publique sort en aoĂ»t 2018 Ă La DĂ©couverte. Marguerite Graff, qui a choisi de travailler en Ă©ducation prioritaire, après un dĂ©but de carrière dans le conseil en stratĂ©gie, fait partie des auteurs. Cela fait vingt ans que j’ai envie de tĂ©moigner de la qualitĂ© de ce qui se passe Ă l’école, explique la professeure en histoire-gĂ©ographie dans un lycĂ©e d’Asnières Hauts-de-Seine. Des jeunes peuvent tenir des propos choquants, mais c’est notre mission de les faire rĂ©flĂ©chir, d’arriver Ă fissurer leurs affirmations. » La dĂ©capitation de Samuel Paty ne l’a pas fait changer d’avis. Quant Ă son jugement sur le livre de Bensoussan, il est sans appel. Les Territoires perdus a Ă©tĂ© nocif pour la sociĂ©tĂ©, car il a installĂ© des prĂ©jugĂ©s sur les jeunes de banlieues, soi-disant tous antisĂ©mites, homophobes, violents, obtus… Seul Iannis Roder finissait par une lĂ©gère note d’espoir. L’expression “territoires perdus” est mortifère. » Seulement, les territoires se vendent mieux perdus » que vivants ». Le livre ne s’écoule qu’à 1 800 exemplaires. Il faut dire que l’ouvrage a donnĂ© naissance Ă un sous-genre de l’édition française, avec un titre si frappant que beaucoup s’inscrivent dans son sillon, Ă l’image d’un livre dirigĂ© par le sociologue Bernard Rougier, sorti en 2020, et qui, lui, ne traite pas de l’école Les Territoires conquis de l’islamisme PUF. Sans dĂ©cliner le titre, Jean-Pierre Obin, l’homme du rapport enterrĂ©, poursuit une mĂŞme logique C’est indĂ©niable que mon inquiĂ©tude et ma rĂ©flexion s’inscrivent dans la continuitĂ© des Territoires perdus. » En pleine promotion de son essai Comment on a laissĂ© l’islamisme pĂ©nĂ©trer l’école Hermann, l’ancien inspecteur gĂ©nĂ©ral dĂ©plore vingt ans de dĂ©ni et de complaisance idĂ©ologique envers des Ă©lèves ou des parents islamistes ». La une » du Point le 27 aoĂ»t 2020 Islamisme Ă l’école – ce qu’on ne veut pas voir » dĂ©clenche une forte couverture de l’ouvrage, puis un emballement mĂ©diatique après l’assassinat de Samuel Paty. RĂ©sultat, cinq rĂ©impressions, pour un tirage de 25 000 exemplaires. L’éditeur, Arthur Cohen, se veut prudent. Sur un sujet si sensible, explique-t-il, je ne veux pas que le message soit rĂ©cupĂ©rĂ© par l’extrĂŞme droite. Je n’ai envoyĂ© l’exemplaire de presse ni Ă Valeurs actuelles ni au site Boulevard Voltaire. » Jean-Pierre Obin croule sous les fĂ©licitations messages des ministres GĂ©rald Darmanin intĂ©rieur et Marlène Schiappa citoyennetĂ©, lettre d’Alain JuppĂ©, citation dans la presse par un autre ex-premier ministre, Manuel Valls… Le 14 septembre, il rencontre Jean-Michel Blanquer. J’apprĂ©cie les propos de Jean-Pierre Obin, nous explique le ministre de l’éducation. Il a eu un rĂ´le d’alerte essentiel, mais il faut reconnaĂ®tre aussi que, depuis trois ans, nous nous sommes engagĂ©s contre la radicalisation au sein de l’école avec, par exemple, les Ă©quipes Valeurs de la RĂ©publique dans chaque acadĂ©mie. » Le 21 octobre, en visioconfĂ©rence depuis sa maison de la DrĂ´me, Obin rĂ©pond aux questions de la première dame, Brigitte Macron. En pleine prĂ©paration du projet de loi sur les sĂ©paratismes, les parlementaires – tous membres de la majoritĂ© ou des RĂ©publicains – se l’arrachent Ă©galement. Je leur propose de dĂ©bloquer un budget pour que des sociologues rĂ©alisent enfin une enquĂŞte reprĂ©sentative sur le phĂ©nomène islamiste chez les Ă©lèves, explique-t-il, car nous manquons de donnĂ©es. » Et de formation 74 % des enseignants n’ont pas bĂ©nĂ©ficiĂ© d’une formation initiale pour enseigner le principe de laĂŻcitĂ©, selon un sondage IFOP rĂ©alisĂ© en 2018. Mais le livre fait aussi polĂ©mique. AccusĂ© d’avoir donnĂ© des gages aux islamistes sur lesquels il s’appuyait pour gouverner la fĂ©dĂ©ration du 93 », le co-prĂ©sident de la FCPE, Rodrigo Arenas, a assignĂ© Jean-Pierre Obin et son Ă©diteur pour des propos diffamatoires. L’audience au civil aura lieu le 20 janvier au TGI de Paris. Sur le terrain, les maux pointĂ©s par Les Territoires perdus restent une rĂ©alitĂ©. A Nanterre, dans les Hauts-de-Seine, l’école maternelle a l’air toute petite au milieu des tours de logements sociaux. Dans la cour oĂą tombent les feuilles d’automne, en ce jour de novembre, une affiche enrubannĂ©e de noir est accrochĂ©e Ă une grille. Dessus, la photo de Samuel Paty et ces mots La France des Lumières ne peut tolĂ©rer que l’obscurantisme vienne faire vaciller la flamme de la RĂ©publique laĂŻque. » La laĂŻcitĂ©, ici, ne va pas de soi », raconte la directrice, qui prĂ©fère rester anonyme. Aussi joyeuse qu’engagĂ©e, elle a commencĂ© sa carrière dans l’éducation prioritaire. Puis quand elle est arrivĂ©e Ă Nanterre il y a vingt ans, elle a dĂ©couvert la ghettoĂŻsation de la misère et la tentation de repli identitaire ». Parmi les 200 Ă©lèves, seuls deux ou trois ne sont pas enfants d’immigrĂ©s. Dans son bureau colorĂ©, la directrice raconte les filles de 5 ans malades chaque semaine, pile le jour de la piscine ; le garçon de 4 ans qui tremble quand il voit de la viande non halal Ă la cantine et crie C’est le diable ! » ; des parents offusquĂ©s après une sortie au musĂ©e Ă cause des statues de nu ; les mères qui accompagneraient bien la classe aux cours de natation, mais seulement en burkini… La religion Ă©tait moins prĂ©sente il y a une dizaine d’annĂ©es, note-t-elle. Je dois passer beaucoup de temps Ă Ă©couter les parents, mais je ne lâche pas sur les principes de laĂŻcitĂ©. » Quand la directrice d’école maternelle a lu Les Territoires perdus de la RĂ©publique, elle a en partie reconnu son quotidien. Pour la première fois, des profs dĂ©crivaient la rĂ©alitĂ© de leurs difficultĂ©s, avec force. A-t-on su voir ces premiers signaux et en tirer les leçons ? Je ne crois pas. » Pour autant, elle juge le constat trop pessimiste ». Il fige les banlieues dans une vision sombre. On ne peut pas juste dire “c’est inacceptable”, il faut travailler avec les familles. J’ai prĂ©fĂ©rĂ© Territoires vivants de la RĂ©publique, car il montre comment les enseignants s’en sortent. Parce qu’on s’en sort. » Elle raconte ainsi comment elle a retrouvĂ© le moral, le 2 novembre, quand l’association des parents d’élèves lui a envoyĂ© un e-mail de soutien, après la mort de Samuel Paty. Le lendemain de l’assassinat de l’enseignant, au soir d’une journĂ©e d’interviews, Iannis Roder a lui aussi reçu un message. Il est signĂ© d’une ancienne collègue, Ă la retraite. L’une de celles qui affichaient, au dĂ©but des annĂ©es 2000, un regard gĂŞnĂ© en salle des professeurs lorsqu’il souhaitait mettre Ă l’ordre du jour l’antisĂ©mitisme de certains Ă©lèves. Le mot le touche, Iannis Roder le lit avec dĂ©termination Quel drame affreux, un collègue si courageux, je t’ai Ă©coutĂ© ce matin, tu avais raison depuis longtemps. » Comme quoi, depuis vingt ans, Roder n’a pas fait que crier dans le vide." Lire " Les Territoires perdus de la RĂ©publique », retour sur près de vingt ans de polĂ©mique autour de la laĂŻcitĂ© Ă l’école".
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